Le PSG "favori" face au Pick Szeged selon Antonio Garcia

Le Pick Szeged a comme particularité d'avoir vu passer deux joueurs ayant connu la première mouture du PSG Handball, les Espagnols José Manuel Sierra et Antonio Garcia Robledo. Si le premier, gardien de but, rencontrera ses anciens coéquipiers dimanche, le second a quitté la Hongrie l'été dernier pour rejoindre le Danemark et Kolding, avant de revenir en Espagne en mars, du côté de Barcelone. Pour nous, il décrypte ce quart de finale aller.

En deux ans à porter le maillot du Pick Szeged, l'arrière gauche espagnol Antonio Garcia a appris à aimer ce club ovni sur l'échiquier du handball européen. Condamné à ramasser les miettes médiatiques et sportives dans son pays derrière le mastodonte Veszprem, Szeged comble, année après année, l'écart qui le sépare du finaliste des deux dernières éditions de la Champions League. D'ailleurs, la semaine passée, il a fallu un pénalty à la dernière seconde pour permettre aux rouges de remporter la finale de la coupe de Hongrie. Et cette réussite, Szeged la doit en grande partie à un homme : Juan Carlos Pastor. L'entraineur espagnol a du se résoudre à quitter Valladolid en 2013, après dix-huit ans de bons et loyaux services. Il prend la direction de Szeged, un club auquel il va faire passer un cap en l'espace de deux saisons, avec comme point d'orgue la victoire en coupe EHF en 2014, en battant Montpellier en finale. Et ses joueurs ne tarissent pas d'éloge à son sujet. "Juan Carlos Pastor joue un rôle clé dans la réussite du Pick Szeged, qui a un énorme potentiel en tant que collectif, c’est d’ailleurs l’une de ses principales forces. Chacun sait ce qu’il doit faire, quel est son rôle. La façon que Juan Carlos a de comprendre le handball est unique. Je dirais même qu’il est l’un des principaux protagonistes de l’évolution du handball moderne" explique Garcia.

Pastor recrute à travers toute l'Europe

Logique, donc, qu'avec une telle aura l'entraineur de 48 ans n'ait pas de mal à attirer de nombreux talents venus de toute l'Europe. Dernier exemple en date, l'arrivée du trio slovène Stas Skube/Matej Gaber/Mario Sostaric l'été dernier, en plus de quelques vieux routards du circuit. Sergei Gorbok, Denis Buntic, autant de joueurs barrés dans leurs clubs après avoir fréquenté le gotha européen (Rhein-Neckar Löwen pour le premier, Kielce pour le second) et qui connaissent une seconde, voire une troisième jeunesse en Hongrie. Inspirés par l'exemple de Jonas Källman, l'ailier gauche suédois de 35 ans passé par Ciudad Real. Le tout forme un ensemble hétéroclite mais qui fonctionne parfaitement. "Je ne suis pas surpris de retrouver le Pick Szeged à ce stade de la compétition" appuie Antonio Garcia. "C’est une équipe qui a très bien joué, à un très bon niveau depuis le début de la saison. Elle compte de grands joueurs dans son effectif et un grand stratège comme entraîneur et qui est en progrès depuis plusieurs années. Je crois qu’à présent, ils peuvent battre n’importe qui s’ils sont à leur meilleur niveau."

Une salle piégeuse à souhait

Les Parisiens le savent, il ne faudra donc pas prendre Szeged à la légère. D'autant plus que les spectateurs qui garnissent la petite salle de 3200 places ont pour habitude d'aider leurs joueurs à se transcender. "Elle fait partie des salles où il y a le plus d’ambiance en Europe. Les supporters vivent pleinement le handball et arrivent toujours à ce que leur équipe se donne à 110% à chaque match. C’est un plaisir d'y jouer" se souvient Garcia. Kiel, Kielce, Rhein-Neckar Löwen, Montpellier, nombreux sont les cadors européens à y avoir laissé des plumes depuis deux ans, et seuls le Vardar Skopje et Kielce s'y sont imposés cette saison. Et si Szeged a souvent croisé la route des clubs français, il faut remonter à novembre 2009 pour retrouver une victoire tricolore. Entre-temps, Nantes, Dunkerque et donc Montpellier s'y sont tous inclinés. Ce qui n'empêche pas Antonio Garcia de faire de Paris son favori : "C'est une des trois meilleurs équipes en Champions League cette saison. Je pense que Szeged doit avoir comme objectif de faire un grand match à l'aller et voir ce qui est possible d'obtenir au retour".

Kevin Domas (avec O. Poignard)