Starligue - SAHB
Gaudin : "Je mets un point d'honneur à faire mon travail jusqu'au bout"
A l'issue du match remporté par Sélestat à Cesson-Rennes (22-24), Christian Gaudin s'est arrêté un moment devant la presse pour un premier bilan de la saison. Et en a profité pour dire ce qu'il pensait de sa direction.
Christian Gaudin est un homme libre. Le coach de Sélestat sait depuis janvier qu'il ne sera pas prolongé au-delà de cette saison par ses dirigeants, et connaît aussi le nom de son successeur, Christophe Viennet. Alors au sortir de la première victoire à l'extérieur de Sélestat de la saison, à Cesson-Rennes, et des premiers points pris contre une équipe autre que celle de Saran, Gaudin pouvait revenir sur "le match correct" de son équipe. "On est bien défensivement, bien aidés par un gardien de but qui a su répondre présent et il faut le souligner, c'est bien quand on défend bien que ce soit converti par des arrêts." Il a aussi dit tout le bien qu'il pensait de son adversaire, Cesson, "qui doit rester en D1". Il a aussi pu évoquer la saison chaotique qui s'achève.
"Il faut laisser aux gens le temps de travailler"
Gaudin a en fait commencé non pas par parler de la performance de son équipe, mais du message envoyé à ses dirigeants avec cette victoire. Que la situation était tendue entre les deux parties n'est pas un secret. Le coach a néanmoins tenu à souligner que cette victoire "est une petite réponse donnée aux dirigeants qui présentent une équipe la semaine dernière alors que la saison actuelle n'est pas terminée. C'est pour la saison prochaine, certes, mais il y avait un peu le temps et, pas vis-à-vis de moi parce qu'ils m'ont tué et enterré depuis longtemps, mais vis-à-vis des joueurs qui partent, ce n'était pas respectueux." Le club a en effet présenté officiellement l'effectif de l'année prochaine il y a dix jours, alors que la saison se termine le mois prochain. Si Sélestat connaît son sort depuis un mois, la démarche n'a semble-t-il pas plu à tout le monde.
Sur la saison presque totalement écoulée, Gaudin a là encore répondu sans détour aux journalistes. "Il faut laisser aux gens le temps de travailler, parce que l'équipe est jeune, inexpérimentée. Je suis privé de Kosta Savic (photo) toute la première partie de saison qui déclare un diabète, je perds à l'intersaison mon meilleur joueur de l'année dernière, le gardien Julien Meyer. Il faut reconstruire derrière, et j'avais prévenu les dirigeants, mais ils semblent que les choses n'aient pas été comprises... Et pourtant, Dieu sait que je l'avais bien annoncé", a-t-il ainsi lâché. Dans le match face à Cesson, Sélestat est apparu sans complexe, à l'inverse de son adversaire qui avait tout à perdre. Le SAHB a montré que son niveau n'était pas si bas que le laissait penser son classement.
"Manque de maturité, d'expérience, de confiance"
"Je mets un point d'honneur à faire mon travail jusqu'au bout", ajoute Gaudin, qui ne nourrit pas de regrets par rapport à cette saison, "pas [son] style". "La preuve, vous avez pu voir mon attitude sur le banc, malgré qu'on soit derniers avec une seule victoire je continue à travailler, à aimer mon travail." Son équipe a progressé cette année, affirme-t-il, ajoutant que, "au niveau du jeu, on n'a pas à souffrir de la comparaison avec les autres équipes. Par exemple contre Cesson à l'aller, on perd de deux buts, on a loupé six penaltys." Sélestat a manqué 26 penaltys sur la première partie de saison, un chiffre exorbitant qui explique en partie, selon Gaudin, le fait que les Sélestadiens n'aient attrapé qu'un point sur les treize premiers matchs. "La saison n'est pas la même !"
"On propose quelque chose d'intéressant, mais on a manqué de maturité, d'expérience et de confiance", résume l'entraîneur, qui compare la situation de cette année avec celle qu'il a vécu avec Saint-Raphaël lors de la montée dans l'élite des Varois en 2007. "Quand j'ai pris Saint-Raphaël et qu'on était monté de D2, je ne pense pas que l'équipe soit meilleure, même si intrinsèquement il y avait des joueurs beaucoup plus expérimentés, mais la différence s'est faite avec Raphaël Caucheteux. On finit sixièmes dès la première saison, pas parce qu'on joue mieux que les autres, mais parce qu'on met ce qu'on doit mettre, notamment les penaltys. Ça tient à quoi, une saison ? Ça tient parfois à un joueur..." L'absence de Savic - si important contre Cesson - la jeunesse de l'effectif, le manque de réussite, tant de choses qui expliquent la mauvaise saison de Sélestat. "Nous, on n'a pas Nicolas Claire, on n'a pas Sarmiento... Il fallait bricoler, ce qu'on a essayé de faire, ça n'a pas fonctionné. Tant pis pour moi, tant pis pour Sélestat", conclut-il.
Mickaël Georgeault