Après avoir retrouvé les parquets de l’élite cet été, Mathieu Grébille fait son retour en équipe de France cette semaine en profitant des différents forfaits. Avec une carte à jouer en vue du Mondial ?
Cela fait exactement un an, cinq mois et dix-neuf jours que Mathieu Grébille n’a pas eu l’occasion de chanter la Marseillaise sous le maillot de l’équipe de France. Le 6 mai 2017 à Clermont-Ferrand face à la Norvège, Thierry Omeyer et Daniel Narcisse faisaient leurs adieux à la scène internationale. Grébille, lui, ne le savait sans doute pas, mais il lui disait alors au revoir, avant une longue traversée du désert. Car avant de revenir en fanfare et d’être élu MVP du Trophée des Champions en début de saison, il a eu sa dose de galères. Avec, en bout de course, une opération de l’épaule, une année passée entre rééducation et équipe réserve dans un club qui lui dit clairement qu’il ne compte plus sur lui…Certains auraient laissé tomber pour moins que ça. “Il y a eu des moments où ça a été compliqué, quand j’avais l’impression de ne pas faire de progrès avec mon épaule” nous disait Grébille en début de saison. Si on lui demande de faire le bilan, trois mois après son retour aux affaires, les mots sont sans concession. “En défense, c’est pas mal, mais je ne suis pas satisfait de mes performances. Certains jours, c’est bien, d’autres, beaucoup moins…Il faut retrouver les sensations et entre un nouveau poste et une nouvelle épaule, cela fait beaucoup de choses à intégrer en peu de temps. Il y a des jours où j’aimerais bien que tout aille plus vite” disait-il en début de semaine, alors que les Bleus venaient de poser leurs valises à Aix en Provence.
“Je ne suis pas le petit nouveau, je suis le revenant !”
Pourtant, en terme de rapidité, les temps de passage sont bons. Profitant des absences de Michaël Guigou, Romain Lagarde et Nikola Karabatic (le second est déjà forfait pour le Mondial), il a été rappelé par Didier Dinart, le sélectionneur national. “Je ne m’y attendais pas forcément, je l’ai appris pendant le Super Globe. J’étais un peu surpris, mais aussi très heureux, c’est toujours une fierté de rejoindre l’équipe de France” sourit-il. Sa capacité à défendre sur le poste d’arrière tout en attaquant à l’aile fait de Mathieu Grébille une brique parfaitement adaptée au Lego bleu pour combler le déficit de taille de Nicolas Claire et Kentin Mahé, les deux joueurs amenés à évoluer sur le poste de demi-centre avec Dika Mem. Et loin de changer quelque chose qui fonctionne en club, Didier Dinart attend de lui “la même chose qu’au MHB.” L’idéal pour remettre le joueur dans le bain bleu même si, de son propre aveu, pas grand-chose n’a changé depuis sa dernière venue : “Je connais tout le monde, je ne suis pas le petit nouveau. Je suis plutôt le revenant !”
Pas de vision sur le championnat du monde
La blessure de Nikola Karabatic et l’incapacité de Mahé et Claire à prendre dix centimètres en deux mois font-ils de Grébille un candidat déclaré au championnat du monde du mois de janvier en Allemagne ? Que ce soit dans le staff ou du côté du joueur, on ne s’avance pas. “On fera le bilan après les deux matchs de cette semaine” se borne à dire Didier Dinart. “Je ne me projette pas aussi loin, je vais déjà essayer de donner le maximum cette semaine. Il reste pas mal de temps avant le Mondial, il peut encore se passer plein de choses” continue l’ailier gauche. Chat échaudé craint l’eau froide, comme le dit le dicton, et vu les dernières expériences de Mathieu Grébille sous le maillot bleu, on ne commencera pas à prendre les paris. Au Qatar et aux Jeux de Rio, il avait manqué les finales après s’être blessé lors des demies. Alors, comme depuis le début de la saison, il va prendre ce qu’il y à prendre. Il faut dire que, pour l’instant, cette stratégie ne lui a pas trop mal réussi.
France – Lituanie, le 25.10 à 20h30, en direct sur beIN Sports 1.
Kevin Domas
Aller Mathieu éclate toi, fais toi confiance c’est le moyen de revenir pour de bon en EdF
Bonsoir, je suis le pivot de la Lituanie. Je vous promets que je vais littéralement bouffer l'EdF
Il dit lui même qu'il ne se sent pas encore à 100 % à son nouveau poste.
A 27 ans il a passé la moitié de sa carrière à l'infirmerie ce qui témoigne d'une fragilité physique certaine.
N'est-il pas un peu risqué de se précipiter à ce point ?
OK c'est l'EDF et elle n'attendra pas forcément mais il vient à peine de renaître au haut niveau, ne vaudrait-il pas mieux de réapprendre à marcher avant de vouloir courir?
J'espère pour lui et le handball qu'il fait le bon choix, ce serait dommage de repartir pour de nouvelles galères qui finiront un jour par mettre un point final à sa carrière.
La frontière entre la vitesse et la précipitation est souvent ténue.