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EDF - U21 (M)

Avec le cœur

, par Maxime Thomas

Tom Poyet - France U21

L'équipe de France junior a réussi à s'extirper de deux pièges : l'Espagne et le Danemark. Deux victoires jouées sur des détails, et à la force d'un collectif retrouvé. Un changement permis grâce à une confiance retrouvée, qui s'illustre par la rencontre de Benjamin Richert et de Elohim Prandi.

"C'est un match qui a été long ! [rire]" Benjamin Richert ne se trompe pas, on sera encore passé par tout les états dans un match où le plus fort était celui qui ne craquerait pas. À ce jeu là, l'ailier a apporté des points précieux, inscrivant 4 buts sur son aile où il était peu en réussite jusqu'alors. "Ce n'était pas facile pour moi au début de la compétition, et Edouard Kempf a assuré le début de la compétition. Maintenant, j'ai un peu moins joué et je suis en jambe, j'essaye de prendre le relais. Ce qui est bien c'est que tout le monde a confiance en tout le monde même quand ça ne va pas trop. Personne ne lâche en route, ils m'ont tous encouragés." On aura bien remarqué trois échecs en contres en seconde période, mais au final aucune incidence : "C'était mieux aujourd'hui mais il y a encore des choses à modifier dont mes contres-attaques que je loupe et où on doit tuer le match."

Un match au mental

Des échecs qui n'ont eu aucun poids, car à la fin Dylan Nahi (6/9) aura aussi ses chances et ne les manquera pas. C'est lui qui profitera coup sur coup de deux balles offertes par les Danois (33-29, 58e), des adversaires fébriles dans les moments importants (14 erreurs offensives), là où les français ont montré leurs forces (2 erreurs).  "Ça s'est joué dans les dernière minutes, et il fallait être fort psychologiquement car déjà hier ce fut un gros combat qui nous a vraiment usé. Franchement, je suis fier de toute l'équipe car on a tenu, ce n'était pas facile : on était derrière au score et il ne fallait pas craquer."

En effet, ce sont bien les Danois qui ont le plus dominé le score dans la rencontre. D'abord en première période, sous l'impulsion des deux Emil, Laerke (7/13) et Jakobsen (6/7), alors que les français ne semblaient pas en mesure de répondre (6-10, 16e). Puis après la fin de la première mi-temps, où les danois prennent la main (14-16, MT) et gardent cet avantage jusqu'à leur explosion dans le moment où tout compte : les dix dernières minutes (27-28, 50e). Face à ces temps forts adverses, les bleus ont toujours eu la réponse, grignotant l'écart en première par l'intermédiaire de Clément Damiani en mode gala (4/6 et 2 passes décisives) puis tenant le choc par le bras de Elohim Prandi (7/11) et, enfin, se libérant avec les coups de Dylan Nahi (35-32, SF). "C'est la force de notre groupe ! On ne lâche jamais rien, on est des gagnants et on n'a pas envie de perdre, donc on ne lâche rien jusqu'au bout. On se bat et cela s'est vu aujourd'hui : en défense on récupère les balles qu'il faut et on les met au bon moment."

Le facteur X, Elohim Prandi

Il est impossible de parler du renouveau de cette équipe sans évoquer le cas du MVP du jour : Elohim Prandi. "On sait tous qui est Elohim Prandi ! On sait ce qu'il vaut mais, au delà de ça, c'est un super mec qui nous fait du bien dans le groupe. On a perdu Gaël Tribillon qui était un pilier dans le groupe et on récupère Elohim qui nous offre de l'oxygène. Il nous stabilise et on en avait besoin après avoir enchaîné deux défaites. Il nous a aidé à redresser la barre et on voit qu'il est stratosphérique, j'espère qu'il va continuer."

Le retour du joueur impressionne, lui reste juste fidèle à lui même. Après nous avoir dit qu'il n'irait pas en Espagne pour rien, il confirme et de la plus incroyable des manières. "Je ne pensais vraiment pas du tout revenir un jour parmi cette équipe, commente-t-il, pas après ma blessure. Dès que j'ai eu mon feu vert, je me suis précipité vers mon coach à Nîmes et vers Yohann Delattre, pour pouvoir prendre la dimension, s'il voulait que je revienne aussi car ça ne dépend pas que de moi et de mon état de santé. Être là c'est une réelle chance qui m'est offerte, et je suis content de pouvoir tout donner pour cette équipe, tout donner pour la France et aller le plus loin possible." Mais vous ne lui ferez pas dire qu'il est un saint sauveur, même s'il reconnaît le bien qu'il a apporté dans la tête de ses amis : "Je ne sais pas si c'est mon retour qui a changé les choses, bien que je pense que j'apporte toute ma positivité mentale auprès de l'équipe."

Une revanche pour la finale

En tout cas, on aura le loisir de comparer la différence entre l'avant et l'après contre l'Egypte demain. Bourreaux des Français il y a quelques jours, les Égyptiens ont poursuivis sur leur lancée pour aller en demi-finale. Des rencontres jouées à peu de choses, d'abord contre la Serbie puis contre la Norvège. Si on n'a pas pu savoir leur état d'esprit à l'idée de retrouver les bleuets, il a paru évident que les Égyptiens étaient satisfaits de tomber contre une équipe qu'ils ont maîtrisée lors du match de groupe.

Impossible d'accélérer le temps pour voir ce qu'il en sera. Mais impossible aussi de penser que le match sera le même. De part l'enjeu, évidemment, mais surtout car - même si tout n'est pas parfait - les bleuets ont retrouvé ce qui faisait leur force : un collectif à tout épreuve, et un esprit de compétiteur hors norme. Encore une fois, le retour de Prandi en est l'illustration : "J'ai été très ravi de l'accueil qui m'a été fait, mais ça ne part pas que de moi ! On est une équipe. Il y a bien des mots qui vont droit au cœur quand on s'exprime, et aujourd'hui quand on joue avec le cœur avec cette équipe, on peut aller très très loin." Mais il y a aussi les derniers mots de Benjamin Richert qui a tenu à ce qu'apparaisse ce message : "Je voulais juste dire que fais un petit bisou à Gaël Tribillon qui nous a quitté sur blessure et à Hugo Brouzet qui n'a pas pu participer. Je leur envoie vraiment de gros bisous, c'est aussi grâce à eux qu'on est là."  Pour ces cœurs vaillants, on espère que vraiment rien ne sera impossible.

À Pontevedra, Maxime Thomas

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