EDF - U21 (M)
"Ça nous servira pour la suite"
L'équipe de France junior a connu une soirée noire à Vigo. Défaits par la Suède (23-27), les bleuets ont vu tous les éléments se tourner dans le mauvais sens. Avec un point de départ : l'impossibilité de répondre au défi physique des suédois.
Les têtes sont basses à la sortie du terrain. Les bleuets viennent de passer un match en enfer, où rien ne s'est passé comme prévu. Ils quittent la salle juste après de joyeux suédois, ravis eux du coup qu'ils viennent de réaliser. "Oui, on est tombé dans le piège..." Admet d'emblée Noah Gaudin. "On n'a pas pris le match par le bon bout : directement ils ont mis de l'impact et on n'a pas été capable d'en mettre autant... Alors qu'on s'était dit qu'il faudrait en mettre le plus possible."
Une impression de déjà-vu
Cependant le demi-centre, resté dans ses standards là où de nombreux joueurs ont joué en dedans, ne veut pas s'alarmer. Avec une pointe de philosophie : "Ça fait partie de la vie, toutes les réussites se construisent avec des échecs. [...] Il vaut mieux que ça nous arrive maintenant qu'en huitième, et ça nous fait redescendre sur terre." Les huitièmes et les quarts étant les véritables juges de paix dans la course aux médailles mondiales.
Cependant, on ne peut que s'inquiéter. Avec pas de réponse - ou presque - au défi physique certes limite, un gardien adverse en chaleur et un manque de prise de risque dans les rotations, ce France-Suède offre un arrière goût de France-Portugal en bouche. Les équipes physiques, le danger à éviter ? "On s'en sort contre les allemands, et contre les danois qui sont autant voire plus costauds. Le Portugal c'était un premier match ce qui n'est jamais facile. Là on a joué le Nigéria, la Corée et l'Australie et, avec tout le respect que j'ai pour eux, c'est loin du niveau de la Suède. Vu les écarts qu'on a eu, ça nous a probablement pas fait construire la compétition comme on aurait dû."
La fin de l'innocence
Là où le bât blesse, c'est que malgré que le combat soit une valeur désirée et demandée avant match, celui-ci arrive bien trop tard. Il faut que l'arrogance suédoise et la relative acceptation de celle-ci par la paire en noir du jour fasse sauter un plomb aux français. Les français n'ont-ils pas sorti les crocs trop tardivement ? "Je ne sais pas, je n'ai pas la réponse... On ne s'est pas menti avant la rencontre en disant que ça allait être facile, bien sûr. On s'est peut être mis trop de pression, de « on va le faire, on va le faire » et au final on ne l'a pas aussi bien fait que ça."
Une chose de sûre, ce match va trotter dans la tête de beaucoup, et laisse des questions en suspend dans un mondial qui marque peu par son jeu que par les duels physiques proposés. D'autant que - pour parfaire cette soirée décidément terrible - un des grand révoltés de la soirée et une clé du collectif, Gaël Tribillon, aura fini le match avec une cheville en vrac. "On sera des guerriers au prochain match. [...] Si on gagne contre les Égyptiens, ce qui ne sera pas facile car ils en ont mis dix à la Suède et qu'ils sont très solide, on sait que tout reste possible. Aujourd'hui, on se dit que c'est pas plus mal que ça arrive maintenant, un peu comme à l'Euro. Si on peut encore aller en finale, je signe." Après tout, une fois qu'on a touché le fond, on ne peut que rebondir.
À Vigo, Maxime Thomas