EDF - U21 (M)
Jonathan Mapu : "Je suis pressé que ça commence"
L'équipe de France juniors (U21) en a terminé avec la préparation du mondial, qui se déroulera du 15 au 28 juillet à Vigo et Pontevedra en Espagne. Une dernière compétition ensemble pour la génération 98-99, menée par un nouveau capitaine bien connu des terrains de Starligue : Jonathan Mapu.
C'est au lendemain des deux derniers matches à la maison du handball, victorieux face au Japon (22-16) et au Portugal (24-19), que Jonathan Mapu a accepté entre deux gares de répondre à nos questions. Le nouveau capitaine des bleuets est satisfait de cette longue préparation commencée le 15 Juin à Cap Breton : "On a fait une très bonne préparation que ce soit physiquement et handballistiquement parlant, c'était vraiment bien. On a eu une première semaine centrée sur le physique, puis une deuxième avec beaucoup de confrontations et ces dernières semaines on a alterné entre les deux pour faire les derniers réglages avant la compétition." Même le coup dur de l'abandon lors de ce dernier jour d'Elohim Prandi sur blessure n'éteint pas les ardeurs de l'équipe espoir : "On se sent très très bien physiquement et mentalement, même s'il y a eu la perte de Elohim qui était un de nos éléments forts. On reste concentré avec la même idée en tête par rapport à cette compétition."
Pas de repos pour les bleuets
La tâche n'est pas évidente, aller chercher une quatrième médaille d'or sur cinq compétitions... Sachant que le plus "mauvais" résultat est l'argent européen en junior. Pour cela, pas de vacances ou presque, avec une seule semaine de relâche : "C'est déjà une chance d'être en équipe de France, les vacances on les prendra en hiver. On a eu le temps de couper une semaine après la fin du championnat, mais on ne peut pas se plaindre !" Une préparation qui a permis de trouver les réglages défensifs nécessaires en l'absence de Hugo Brouzet, tour centrale dans le dispositif mis en place lors des derniers stages. "C'est sûr qu'avec la perte de Hugo Brouzet ça nous a mis un petit coup au moral à la base car c'était un pilier défensif, donc fallait trouver d'autres rotations. On a pu explorer d'autres pistes en défense, avec Tom Poyet dans une sorte de 1-5... On a vraiment testé plein de chose car Hugo était "out" dès le début. Ça nous a permis de trouver d'autres réglages rapidement." Plus généralement : "Ça a permis de se retrouver avec les mecs, de retrouver des affinités entre nous sur et en dehors du terrain. Dans l'idée d'aller loin dans la compétition."
Un groupe avec des joueurs qui ont aussi eu des rôles important dans la saison. Pour Jonathan Mapu, ce fut une saison pleine à Saint-Raphaël, tout comme Kyllian Villeminot ou Noah Gaudin, sans oublier Gaël Tribillon et les autres... Un changement qui marque le plus le pivot : "On a plus de rôles dans nos clubs, plus d'expériences, donc un meilleur langage handballistique, ce qui est encore plus plaisant. On peut échanger sur du très précis, en évoluant avec des joueurs qui jouent dans le meilleur championnat du monde en Starligue." Alors s'ils abordent la compétition sans changer d'esprit par rapport aux précédentes, il reconnaît que : "En jeune on avait un peu plus de folie... Maintenant on va dire qu'on a plus d'expérience donc de justesse technique et handballistique."
Un mondial ouvert à tous
Ce qui marque en entrée de mondial, c'est le nombre de pays peu habituels. À commencer par le Nigéria et l'Australie, dans la poule des bleuets. "La poule est assez variée et assez... Inconnue. Le Nigéria on ne les a jamais joués, comme la Corée et l'Australie. C'est plus une préparation sur de la vidéo pour voir ce type d'équipe. On a profité de la maison du handball pour jouer contre des équipes assez proche comme le Japon et l’Égypte. [...] La Corée on les avait vu jouer contre la Croatie en 2017 [Victoire des Coréens], c'est vraiment intéressant. [...] Maintenant, il n'y a pas spécialement de craintes mais il va falloir être très attentif." On en vient toutefois à être surpris de voir des équipes comme les Etats Unis ou le Kosovo se glisser dans un mondial, même espoir. Des choses qui pourrait se voir en A prochainement : "Pour nous c'est plaisant de voir ce type de handball, de voir qu'il sort de ses limites, que ce ne soit pas que l'Europe qui ait une forte concentration de handball."
Autre signe de l'ouverture du handball, la diffusion du mondial espoir sur des chaines en clair. En France, c'est L'Equipe TV qui offrira cette possibilité, tout comme Eurosport 1 en Allemagne - une première également - et TV2 au Danemark. De quoi surprendre les habitués aux compétitions espoirs, qui se diffusaient encore en 2015 sur des écrans de 6 pouces sur des sites obscurs. "On est étonné mais on le prend vraiment comme une fierté, on voit ici aussi que le handball se développe et encore plus en France ! C'est vraiment bien, c'est énorme."
La quête de l'or
Pour cette dernière compétition, on retrouvera tout de même les équipes habituelles sur le chemin des bleuets. Des adversaires bien identifiés : "Il y a la Slovénie qui est championne d'Europe en titre, ensuite l'Allemagne, le Danemark, l'Espagne qui est le pays organisateur... Des équipes européennes contre qui on a l'habitude de jouer et qui sont très fortes, avec des joueurs qui ont progressé et pris de l'expérience comme nous. Sans oublier le Portugal, qui a un sept qui joue en coupe d'Europe. Ce sera difficile, mais c'est ça qui est plaisant."
Des adversaires que le jeune pivot va donc affronter avec un nouveau rôle, celui de capitaine. Un changement pensé par Yohann Delattre, le sélectionneur : "Le choix du capitanat, c'est celui du coach. Au début j'étais un peu craintif car c'était ma première fois, c'était Kyllian Villeminot qui avait ce rôle depuis le début. Yohann a passé le capitanat pour que certains soient plus leaders et que ce ne soit pas toujours les mêmes qui parlent, au début on voulait changer à chaque match et au final il me l'a laissé. Je suis très fier d'être le capitaine de cette équipe, avec un groupe comme le nôtre."
D'autant qu'absent l'an passé, il ne cache pas une certaine motivation : "J'étais assez dégoûté de ne pas faire partie de l'équipe l'année dernière, c'est une décision prise avec mon club et c'est eux qui décident. Mais j'ai vraiment suivi la compétition de très près en appelant les joueurs régulièrement après les matches. [...] Je n'ai pas un sentiment de revanche, mais je suis pressé que ça commence. L'an dernier, ça m'a fait mal, mais maintenant je veux donner le maximum en espérant la gagner." Rendez-vous le 16 juillet pour le début des hostilités.
Le calendrier Mondial Juniors (U21) : France – Nigéria (16 juillet – 12H) Corée du Sud – France (17 juillet – 21H) France – Australie (19 juillet – 14H) Suède – France (20 Juillet – 21H) France – Egypte (22 Juillet – 14H)