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EDF - U21 (M)

Tant qu'on est en vie

, par Maxime Thomas

L'équipe de France junior de handball a réussit à se sortir d'un mauvais piège, en battant l'Espagne chez elle en huitième de finale. Une victoire qui met du baume au cœur, et montre que ce groupe ne tombera pas sans combattre. Cela tombe bien, le montagne sera énorme à franchir aujourd'hui aussi.

"Il y a une vraie âme dans cette équipe. Même quand on sentait que ça revenait, on ne s'est pas affolé, on est resté froid malgré le public. Avant le match, on faisait que de se répéter qu'on ne pouvait pas finir sur ça, pas encore sur une défaite." Le jour et la nuit : entre lundi au mercredi, les bleuets de Noah Gaudin ont montré un autre visage, conquérants, hargneux, vainqueurs. "On a vécu tellement de chose que se voir se faire éliminer en huitième de finale, pour nous c'était inconcevable, exprime en écho Valentin Kieffer. On était à la fois inquiet par rapport au match, car c'est des matches couperets et d'un autre côté on était sûr de notre collectif."

Des joueurs précieux en défense

Les deux joueurs partagent cette euphorie générale qui règne longtemps encore après le coup de sifflet final. On sent que les joueurs ont vécu deux jours longs, mais qu'ils ont refusé de se laisser abattre. Les regards au début de rencontre étaient francs, et les deux joueurs vont régaler le public. Dans un état second, Valentin Kieffer ferme totalement son but en début de rencontre (4 buts acceptés en 20 minutes). "Je n'étais pas satisfait de mes dernières performances, j'avais envie de me montrer à nouveau. J'étais bien entré dans le tournoi, mais c'était plus compliqué les deux derniers matches. J'avais envie de m'exprimer à nouveau, de me relâcher et la défense était bien en place et je me sentais bien, j'avais de bonnes sensations. Quand les deux sont biens..." Cela donne un écart important (10-4, 20e).

Et heureusement ! Car l'Espagne n'allait pas se laisser faire et nous rejoue le match contre la Slovénie. Avec des phases plus proches du combat de rue que d'une défense placée de handball, la rencontre s'envolait dans l'intensité, poussé par un public plus hostile qu'autre chose. À ce jeu, les bleuets avaient récupéré un atout maître en la personne d'Elohim Prandi. Avec une présence incroyable, il a marqué le territoire défensif des français en recadrant plusieurs fois Ian Tarrafeta - excellent pour son retour aussi à 7/12 et 6 passes décisives - ou allant faire la faute sur une contre-attaque espagnole. Une faute qui semblait faire passer le message que rien ne serait donné à la rioja aujourd'hui (13-10, MT).

Le génie offensif à l'oeuvre

Mais la partition défensive ne peut rien sans une attaque au diapason. Une attaque qui baisse la voilure de manière inquiétante durant la seconde période, avec 5 pauvres buts en 20 minutes (18-18, 50e). On a connu manière plus sereine de rentrer dans un money time, mais heureusement : la France a Noah Gaudin. Le demi-centre aixois a été incroyable, au point de tirer des "ho" d'admiration d'un public qui était surtout destiné à le détester. On en retiendra deux, avec cette passe dans le dos sur une bonne longueur du terrain pour Kyllian Villeminot, ravi du cadeau (22-22, 56e). Mais aussi, bien sûr, le but libérateur à une poignée de seconde de la fin. Un but tout seul ou presque (24-23, 60e).

"Des fois dans le hand, tu fais des choses sans réfléchir, c'est l'instinct. Des fois ça dessert, des fois cela sert comme aujourd'hui. Donc tant mieux, mais je ne vais pas m'amuser à tenter une passe dans le dos comme ça à tout les matches ! [rire]" Appelé par toutes les télés et journalistes présents, le jeune espoir a été raconter le match qu'il a vécu. Mais surtout le plaisir de retrouver un groupe uni : "On avait vraiment les crocs, on a défendu fort en étant propre. On a fait un très gros match défensif ! C'est ce qui nous manquait et on l'a fait aujourd'hui. Je suis très très fier des joueurs avec qui j'ai joué aujourd'hui, c'était incroyable de jouer un match comme ça. Je les remercie tous, le staff et eux."

Maintenant, le Danemark

Si la joie, explosive, peut être "too much" pour nos hôtes, est légitime et bienvenue, la pensée du lendemain risque de replonger très rapidement les bleuets dans le dur. Le Danemark est l'une des équipes qui impressionne le plus en Espagne, avec la Croatie et la Slovénie. Alors l'idée de retrouver la troupe de Emil Laerke ne va pas aider à poursuivre la fête longtemps. "Il y a encore beaucoup de choses à modifier d'ici demain, ce sera un très gros match. On est juste en quart de finale" commente avec ambition Valentin Kieffer.

Noah Gaudin avait de son côté déjà travaillé son sujet : "C'est l'équipe la plus lourde du tournoi, de gros gabarits, une bonne équipe qu'on a l'habitude de jouer." Ne lui parlez pas de fatigue supplémentaire du fait que les danois ont joué à 14h, alors que les français terminent bien tard vers 23h. Le demi-centre est catégorique : "Demain, personne ne sera fatigué : sur un quart, personne ne l'est. Au minimum, il faudra avoir la même envie, être plus propre..." Et plein d'autres petits détails qui n'ont pas été payés cash hier soir, mais le seront ce soir. Quelque soit l'issue, c'est cette équipe de France qu'on espère sur le terrain.

À Pontevedra, Maxime Thomas

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