Proligue - J15
Massy prend sa revanche, Sélestat relancé
Après avoir été battu mercredi en Coupe de France, Massy a cette fois pris les devants contre Saran en championnat et signe une victoire 30-27. Chartres, Nancy et Créteil se sont imposés, Strasbourg et Nice ne se sont pas départagés, et Sélestat retrouve enfin le goût de la victoire.
Massy et Saran ont connu un début d’année 2019 bien différent en championnat : Massy s’était imposé du côté de Saint-Marcel Vernon (27-23) tandis que Saran s’était incliné du côté de Dijon (34-28). Dans ce match de haut de tableau, les deux équipes sont d'abord restées au coude à coude. Massy et Saran se rendaient coup pour coup avec des défenses assez solides des deux côtés mais aussi quelques pertes de balles. Enzo Cramoisy permet à Massy de revenir à hauteur des adversaires (3-3, 9’). Le match s’emballe, plus d’efficacité offensive des deux côtés mais c’est bien l’équipe francilienne qui fait le 1er break de cette rencontre et pousse Fabien Courtial à poser son premier temps-mort (9-6, 16’). Ce temps-mort est bénéfique pour les Saranais, et Jordan Pitre (photo) égalise en faveur de Saran. Massy poste à son tour son temps-mort (10-10, 22’). La fin du premier acte est équilibré entre les deux équipes, mais poussé par son public, c’est bien Massy qui est devant à la pause (13-12 M-T). Le club essonnien mène à la pause grâce notamment à une meilleure efficacité (64% contre 61%) mais aussi aux arrêts de son gardien Nicolas Huyghe (7/19, 37% d’arrêts).
Massy se relance pour les play-offs
En deuxième mi-temps, Massy conserve son avantage et Saran n’aura jamais été en mesure de revenir sur son adversaire du soir. Pour la première fois de la rencontre, l’écart se creuse à + 4 en faveur des locaux grâce à un but d’Antoine Conta (20-16, 40’). Saran pose son 2ème temps-mort mais sera moins efficace que le 1er. Si le score reste rattrapable, les visiteurs se compliquent un peu la tâche en concédant 5x2 minutes en 18 minutes. En face, Massy peut compter sur un quatuor performant à 6 buts ou plus : Bellahcene (6/8, photo), Portet (6/6), Conta (6/9), Lamy (7/10) et un score qui reste en leur faveur. (26-22, 52’). Rien ne change en cette fin de match, Saran ne trouve pas de solutions dans la défense adverse pour changer le cours de ce match tandis que le MEHB assure et prend 2 points importants (30-27), trois jours après sa défaite contre la même équipe en Coupe. "J’étais resté sur ma faim quant à notre capacité en 1ère partie de saison à battre des grosses équipes. Ce soir on a prouvé qu’on pouvait le faire, sourit Tarik Hayatoune, le coach massiois. On a décroché une belle victoire à Vernon la semaine dernière et ce soir aussi. Ça nous permet de rester dans le groupe pour atteindre les play-offs." Ce succès permet effectivement à Massy de prendre la sixième place et de revenir à un point de Saran, désormais cinquième. De cette deuxième défaite de 2019, Fabien Courtial déclare que ce résultat "n'est pas scandaleux". "Ce n’est pas une forme de résignation mais par moment on manque de concentration, note-t-il. On essaye de faire des choses mais si ça ne marche pas, ça n’encourage pas à rester motivé. En terme d’engagement, on a une équipe qui nous marche un peu dessus."
Chartres garde le rythme
A côté de ce duel entre ex-pensionnaires de Starligue, ce samedi soir voyait aussi le leader Chartres retrouver son public face au promu Grenoble. Supérieur sur le papier, Chartres l'a aussi été sur le terrain et a dominé son adversaire en accroissant progressivement son avantage. Avec 20 buts marqués et cinq longueurs d'avance à la mi-temps (20-15, 30'), les locaux avaient déjà imposé le rythme en début de rencontre. Ils l'ont maintenu dans le deuxième acte, portés par Robin Molinié (photo). Déjà meilleur scoreur la semaine dernière à Nancy, le capitaine de Chartres, non conservé à l'issue de la saison, réédite la performance avec neuf buts marqués. Chartres s'impose 34-26 et valide une nouvelle étape de son chemin vers l'accession directe en Starligue.
Nancy et Créteil vainqueurs à domicile
Derrière Chartres, les deux autres équipes du podium ont signé leur première victoire de l'année civile. Corrigé par le leader la semaine dernière, Nancy était à nouveau à domicile pour affronter cette fois l'avant-dernier, Saint-Marcel Vernon. Ils n'ont cependant pas rassuré, faisant preuve de fébrilité. Menés en début de rencontre, les Nancéiens renversent la situation et prennent un avantage de trois buts (10-7, 22'), mais regagnent malgré tout les vestiaires en étant menés (12-13, 30'). En deuxième période, les coéquipiers d'Antoine Blanc (9 buts) creusent l'écart et se donnent les clés pour une fin de rencontre sereine (25-19, 52'). Mais le GNMHB préfère se faire peur et laisser Vernon revenir dans le match. Omar Benali marque ainsi à moinsde deux minutes de la fin pour ramener l'équipe normande à une longueur (27-26, 59'). Ca finit bien pour Nancy qui s'impose malgré toutes les limites affichées (28-27). « C'est moche, mais ça marche », comme le résume si bien le titre de l'Est républicain.
Moins de frissons pour Créteil, qui recevait un autre club normand, la JS Cherbourg. Les Cristoliens ont lutté plus d'une mi-temps pour distancer leur adversaire (8-8, 21' ; 13-11, 30' ; 16-15, 36') avant de s'envoler sur une série de six buts consécutifs (18-16, 39' ; 24-16, 51'). Avec neuf buts de Boiba Sissoko, Créteil l'emporte donc nettement (27-20) et reste imprenable cette saison à domicile avec une huitième victoire en huit rencontres au Palais des sports Oubron.
Dijon, cinquième du championnat, a également gagné cette semaine. Les hommes d'Ulrich Chaduteaud ont bien géré leur déplacement à Caen. Devant quasiment tout le match, Dijon a fait le trou après la 40e minute (14-14, 40' ; 15-21, 49') et s'impose au final de six buts (20-26). Forts de ce deuxième succès de 2019, les Dijonnais profitent de la défaite de Saran pour passer à la quatrième place. Du côté de Caen, on commence à se faire une raison : pas ridicules, les Caennais en sont malgré tout encore une fois battus, et ce pour la treizième fois en quinze rencontres. Le prochain match contre Vernon fait figure de dernier espoir pour changer le cours du destin.
Sélestat retrouve enfin la victoire, Strasbourg et Nice dos à dos
L'événement du week-end reste cependant la victoire de Sélestat. Vainqueur pour la dernière fois au mois de septembre, le club alsacien, figurant parmi les candidats à la montée en début de saison, a depuis sombré dans la sinistrose et a enchaîné les défaites. La dernière, à Nice, a été particulièrement brutale (34-25). A domicile contre Limoges, équipe du haut de tableau, il fallait donc relever la tête. Le match a été un combat de tous les instants entre les deux équipes, restées au coude à coude toute la partie. Sélestat croit enfin réussir à faire la différence à l'entrée du money-time, quand Gabriel Nyembo (photo) donne trois buts d'avance au SAHB (24-21, 52'). Mais le CSI voit ensuite ses protégés perdre leur avantage, un scénario similaire aux journées précédentes se dessine progressivement : à 45 secondes du terme, Jérémy Darras donne l'avantage à Limoges (26-27). Les dernières secondes font cependant entrer les acteurs dans une autre dimension. Kosta Savic égalise pour Sélestat à 13 secondes du terme, et Limoges a la balle pour reprendre l'avantage. Mais c'est sans compter sur Gabriel Nyembo qui intercepte une passe, court vers le but et s'arrache pour offrir la victoire aux Alsaciens sur le buzzer (28-27). S'en suivent des scènes de folie pure dans un CSI aux anges après un tel scénario. Nyembo, malade cette semaine, est complètement vidé et finit le match allongé au sol, mais est le héros de la soirée. Sélestat retrouve de l'air et, surtout, rompt le signe indien. De bon augure pour la suite, et notamment avant le derby alsacien la semaine prochaine contre Strasbourg.
L'ESSAHB, justement, affrontait Nice vendredi soir pour un match important pour le maintien. Le Cavigal, venu avec neuf joueurs de champ dont six pros, paraissait mal embarqué sur la feuille de match, d'autant plus quand Manuel Crivelli se blessa au coude au bout de seulement deux minutes de jeu. L'Argentin n'a pas pu rejouer ensuite, malgré une tentative en deuxième période. Dans un gymnase des Malteries bien rempli (l'entrée était gratuite), les locaux n'ont cependant pas su profiter des conditions favorables. Endormis par le tempo lent imposé par les Niçois, coincés en attaque par un solide axe central qui a rendu Andrea Parisini assez muet, Strasbourg est apparu emprunté, perdant aussi beaucoup de ballons. Le début de match exceptionnel de Zlatko Daskalovski (10 arrêts dans les 20 premières minutes) a permis à l'ESSAHB de mener en début de partie (8-5, 18'), mais Nice est resté au contact (14-13, 30'), grâce aussi à un gardien très solide (17 arrêts sur le match pour Darius Makaria). Strasbourg continuait de dominer les débats au retour des vestiaires, sans creuser l'écart. Quand l'occasion s'est finalement présentée de prendre quatre buts d'avance (24-21, 48'), celle-ci a été gâchée et Nice a même repris l'avantage (24-25, 54'). Là encore, le scénario est un peu fou et Tom Robyns (photo) offre finalement le point du nul aux siens sur la sirène (28-28).
En revenant sur le match, c'est Strasbourg qui a sans doute le plus de regrets à nourrir. "Autant on est apparu investi en défense, autant on a manqué d'engagement et de sérénité en attaque, analysait Bruno Boesch, le coach de l'ESSAHB. Mais c'est un point de pris, les joueurs n'ont quand même jamais lâché. Ce n'est pas une bonne opération, mais ça aurait pu être pire. C'est une bonne piqûre de rappel." Côté niçois, si le point de la victoire a été perdu dans les ultimes instants, on ne cachait pourtant pas sa satisfaction. "Je suis très fier de l'équipe, souligne ainsi Edu Fernandez, l'entraîneur du Cavigal. Avec les moyens qu'on avait, on a fait un match très correct. On savait que ce n'était pas facile de gagner ici, et je pense que le point du nul est mérité. L'équipe s'est très bien battue jusqu'à la fin, et on a arraché un point qui sera très important pour la suite du championnat." Nice et Strasbourg restent en-dehors de la zone rouge, prennent tous deux un point sur Vernon qui reste dans la zone rouge suite à sa défaite à Nancy. Tout reste encore très serré en bas, et la bataille pour le maintien s'annonce passionnante jusqu'au bout...
[standings league_id=4]Mickaël Georgeault (à Schiltigheim), avec Alexandre Riotte (à Massy)