N1 élite
Vénissieux au bord de la rupture
Malgré une saison excellente sur le plan sportif, et une position idéale pour se projeter vers la Proligue, Vénissieux traverse une sombre passe administrative et financière. Le club sera fixé sur son sort dans les prochains jours, et pourrait bien voir son équipe fanion disparaître...
La réception d'Annecy, ce samedi 21 janvier, aura-t-elle été le dernier match de l'équipe professionnelle de Vénissieux ? C'est la question qui est sur toutes les lèvres alors que le club Rhôdanien, second à la trêve après une belle première partie de saison, est dans la tourmente quant à son équilibre financier.
Un moral miné par le contexte extra-sportif
Pour cause, joueurs et staff n'ont plus reçu de salaire depuis novembre dernier, et les inquiétudes pèsent légitimement sur le moral des troupes. Dans ce contexte, la cruelle défaite d'un but face à Annecy pour la reprise a fait mal aux têtes, et pas moins de 4 joueurs ont rompu leur contrat dès le lundi, avant la fin du mercato hivernal. On pense notamment au brillant gardien de 20 ans Kalim Zahaf, qui a signé à la JS Cherbourg pour la suite de la saison.
L'investisseur fantôme
Car en coulisses, et en vue de son retour vers le monde professionnel, Vénissieux a pu compter sur le retour de l'investisseur Jean-Pierre Casas. Devenu soutien du club en 1992 alors que le club accuse d'importantes dettes, il suivra la formation rhôdanienne dans son historique doublé championnat-Coupe de France. Le club connaîtra ensuite une dissolution administrative en 1994, avec un déficit de plusieurs millions de francs, et est aujourd'hui de retour vers le haut niveau.
Aujourd'hui, à l'aube de la saison 2022-2023, l'investisseur a fait son retour dans le club de la banlieue lyonnaise, et soutenu la montée en gamme de l'effectif vénissian. Aussi, en mai 2022, une SAS est créée pour porter l'équipe professionnelle, et Casas en est l'actionnaire principal. Seulement voilà, au cœur de la crise, les dirigeants de la SAS et l'investisseur brillent par leur silence, alors que les financements promis se font attendre depuis l'automne.
Risque de disparition pour le sérieux challenger à la Proligue
Dans ces conditions, la Commission Nationale de Contrôle et de Gestion (CNCG) de la FFHB s'est saisie du dossier et devrait rendre son verdict d'ici au 6 février. Selon nos informations, le club et son investisseur auraient jusqu'à aujourd'hui pour donner à la CNCG les garanties de la pérennité financière de leur modèle. Si rien n'est donc encore acté, on ne peut s'empêcher de déplorer l'éventualité d'un scénario du pire.
Cette belle première partie de saison et ce projet sportif ambitieux, mêlant jeunes talents et expérimentés baroudeurs des parquets de première division, ont confirmé que le VHB avait, sur les terrains, prouvé sa valeur et sa place dans une poule élite plus compétitive que jamais. Maintenant, tous les spectateurs du championnat et du handball Rhôdanien sont suspendus à la décision de la CNCG, qui tombera dans les prochains jours...
Antoine Piollat