Pro D2 - J17
Billère chute, Dijon s’amuse
Billère a concédé sa quatrième défaite de la saison vendredi soir dans sa salle face à une belle équipe de Massy (24-25). Saran, vainqueur de Mulhouse (35-30) et Dijon qui n’a fait qu’une bouchée d’Angers (37-25), font la bonne opération en embuscade. Premier succès en championnat pour Pontault depuis trois mois face à Valence (30-24).
Le match du week-end
Ce devait être un choc entre deux prétendants aux play-offs, l’un déclaré depuis le début de la saison (Mulhouse), l’autre invité surprise mais étonnant depuis plusieurs mois (Saran). Le duel tourna finalement très rapidement (trop ?) à l’avantage du promu, qui a remporté un succès implacable (35-30). Il s’agit de la quatrième défaite de suite pour Mulhouse, qui est au bord de la crise après ce nouveau revers. Peut-être faut-il trouver des explications sur le plan extra sportif puisque le quotidien « L’Alsace » révèle dimanche que les retards dans les versements des salaires s’accumulent (3 semaines de retard en janvier).
Pendant le match, Saran a toujours mené au score et a imposé sa loi très rapidement (11-7, 18’). Drouhin a encore réalisé un sans faute (8/8) tandis que Jef Lettens a fini avec 21 arrêts au compteur. Il n’en fallait pas plus pour mettre en difficulté une équipe avec une confiance actuelle proche de zéro. A la pause, le MHSA était déjà loin (18-13).
Saran a continué à imposer sa loi par la suite. Lamazaa-Pary ou encore Bordier font un match quasi parfait, qui empêche Mulhouse de croire à un éventuel retournement de situation (29-21, 47’). Le score final est lourd pour le MHSA, qui voit les play-offs s’éloigner semaine après semaine (35-30). « On aurait dû moins râler, même si l'arbitrage n'était pas à la hauteur, regrettait Brahim Ighirri après la rencontre. On a eu des situations de but, mais le gardien en face nous a fait mal. On prend 35 buts, on a mis en place des stratégies pour marquer mais comme à chaque fois on prenait un but derrière...On n'a pas été bons défensivement, on prend 18 buts en première période, presque pareil en seconde, c'est trop. On a essayé de changer notre défense, stricte, double stricte, mais quand on récupère les ballons on rate les tirs. C'est inhabituel pour nous. »
Pour son homologue Fabien Courtial, la satisfaction était de mise. « C'est un des matchs les plus aboutis de Saran cette saison car je me méfiais beaucoup de cette équipe de Mulhouse, savoure-t-il. On a bien réussi à défendre sur leurs points forts. A la fin, ils essayent de nous faire péter les plombs, c'est pénible et je m'y attendais mais on aurait dû avoir plus de maitrise. Heureusement cela n'a pas trop impacté le score final. Lettens fait 21 arrêts, forcément c'est plus facile. S’il est en dessous, je ne dis pas qu'on ne gagne pas mais ça aurait été plus compliqué. Il nous maintient sur deux ou trois erreurs défensives et mentalement, il nous fait un bien fou. »
Le joueur du week-end
A bientôt 41 ans (il les fêtera le 14 avril prochain), Nebojsa Stojinovic est toujours un formidable gardien de but. Son expérience et son envie de vaincre font de lui l’un des portiers les plus difficiles à prendre à défaut en Pro D2. Une sorte de Dragan Mladenovic moderne qui a encore frappé très fort vendredi avec Dijon contre Angers. Auteur de 25 arrêts à 50% de moyenne, une performance majuscule, il a écœuré les tireurs angevins. Il est le meilleur joueur de cette 17ème journée de championnat.
L’équipe de Laurent Sorin arrivait pourtant avec quelques certitudes suite à un début d’année 2016 réussi et revigorant. Mais dans le même temps, Dijon a gommé ses petits défauts qui l’ont trop souvent éloigné du statut de favori lors de la première partie de championnat. Tout cela est désormais du passé. Avec un Pierrick Naudin retrouvé (encore 9/11 vendredi), le DBHB a d’abord observé son adversaire lors des dix premières minutes. Damiens et Plaza Lara répondent à l’inévitable Naudin et Gutfreund (6-6, 11’). Les angevins vont alors complètement caler, incapables d trouver des solutions en attaque. Stojinovic détourne tirs sur tirs alors que le compteur dijonnais continue de tourner. L’addition est salée avec un 7-0 qui réduit à néant ou presque les espoirs d’exploit angevin (13-6, 19’). Van Cauwenberghe ne s’avoue pourtant pas vaincu, mais Angers est loin de son hôte à la pause (18-13).
Angers n’avait encore rien vu. Le show Stojinovic monte encore d’un cran au retour des vestiaires. Les angevins n’y sont plus vraiment alors que Dijon est bien décidé à marquer les esprits et à démontrer qu’il est plus que jamais tourné vers son objectif de montée en LNH. Poletti, Rac et Naudin font gonfler le score (28-19, 43’). La messe est dite depuis longtemps mais le DBHB ne lâche rien. L’ancien montpelliérain Gutfreund livre une copie réussie (6/8), ce qui enfonce encore davantage Angers qui repart avec une lourde valise (37-25) dans le Maine-et-Loire. Une soirée à vite oublier pour les coéquipiers de Plaza-Lara.
Les autres matches
Cela devait bien finir par arriver un jour. Invaincu en Pro D2 depuis sept rencontres, Billère est tombé à domicile vendredi soir contre Massy (24-25). Le leader avait raison de se méfier d’une équipe massicoise imprévisible, qui avait déjà accroché Sélestat notamment à son tableau de chasse il y a quelques semaines. La première période avait pourtant laissé présager d’une maîtrise des palois sur les débats. L’écart n’a jamais été conséquent mais dans le sillage de Vergely et Zerbib, le BHB a compté jusqu’à trois longueurs d’avance (10-7, 19’). En face, les franciliens jouent leur chance à fond et se montrent appliqués avec Joumel ou encore Conta à la finition. A la pause, si Billère vire en tête (12-10), tout reste à faire de part et d’autre. Avec un Cramoisy survolté au retour des vestiaires, Massy passe la vitesse supérieure et prend les débats en main. Billère joue en retraite, piqué au vif par des massicois bien organisés (15-19, 44’). Il est alors temps de vite réagir pour les joueurs d’Etxaburu, qui jettent leurs dernières forces dans la bataille et recollent au tableau d’affichage (21-21, 52’). Le money-time est indécis. Lamy et Herbulot sur pénalty ne tremblent pas dans les derniers instants et offrent un beau succès à leur équipe (24-25).
Cela faisait trois mois que Pontault n’avait plus gagné en Pro D2. Emmenés par un excellent Jean-Pierre Dupoux (8 buts), les pontellois ont gagné une rencontre qu’il ne fallait pas perdre dans l’optique du maintien contre Valence (30-24). La lanterne rouge, privée de Laurent et Kankaras, n’a pas démérité. Le premier acte a même été très équilibré entre deux équipes qui savaient pertinemment que la victoire de l’une ou de l’autre donnerait un ascendant psychologique important pour la suite de la saison. Aman, Dupoux et Ioannou creusent pourtant un premier écart pour les seine et marnais (5-2, 8’), mais un 4-0 valentinois rebat totalement les cartes dans la foulée (5-6, 11’). Le futur tremblaysien Vranic trouve des failles dans la défense adverse, sans pour autant permettre aux pontellois de prendre le large. A la pause, les locaux comptent deux buts d’avance (14-12). Tout reste à faire, donc. Avec un Candeias inspiré dans ses cages (15 arrêts), Pontault passe la vitesse supérieure autour de la 40ème minute. Dupoux enchaîne les buts avec une facilité déconcertante. Valence craque alors qu’il avait même pris les commandes par l’intermédiaire de Roby (17-18, 38’). Mais quelques minutes plus tard, le VHB a laissé passer sa chance (24-20, 47’). Les pontellois peuvent même vivre des dernières minutes de jeu sans trop de pression : ils s’imposent au final de six buts (30-24) avant d’aller à Angers lors de la prochaine journée.
Qu’elle fait du bien cette victoire du côté de Besançon ! Les bisontins, qui restaient sur quatre matches sans victoire en championnat, ont fait tomber Sélestat devant leur public (25-22). Ce succès fait un bien fou au collectif de Christophe Viennet pour la suite de la saison, d’autant plus que Sélestat sortait d’un match victorieux contre Mulhouse. Eymann a été dans tous les bons coups, avec neuf buts à son actif. Bien suppléé par Bolaers à la finition, le duo a fini par mettre KO les sélestadiens. Ces derniers avaient pourtant livré une première période correcte, restant au contact de leur adversaire au tableau d’affichage sans pour autant être au-dessus du lot. Gaudin, Savic et Joli avaient limité les dégâts pour atteindre la pause avec deux buts de retard (11-9). L’ancien pensionnaire de la LNH pense même avoir trouvé la bonne formule en début de seconde période en revenant à égalité. Les deux équipes s’engagent alors dans un véritable bras de fer qui va tenir le public en haleine pendant une bonne partie du second acte (17-17, 43’). Les défenses prennent le pas sur les tireurs. A l’entame du money-time, bien malin est celui qui pourra prévoir l’issue finale (20-19, 50’). C’est alors le moment choisi par le GBDH pour inscrire un 5-1, forcément décisif à cet instant de la rencontre (24-20, 56’). Sélestat a craqué au plus mauvais moment. Besançon a su être patient et saisir sa chance pour l’emporter de trois buts (25-22).
Après trois matches sans défaite, Limoges est rentré dans le rang vendredi contre Nancy (25-21). Sans faire de bruit, le collectif de Stéphane Plantin s’installe à la quatrième place du classement et s’affiche comme un prétendant aux play-offs en fin de saison. Il était donc important pour les nancéens de ne pas perdre de points à domicile contre une formation qui lutte pour le maintien. Martin Petiot a été la tour de contrôle en attaque du Grand Nancy. En réussite depuis la reprise début février, il a livré une nouvelle prestation de haut niveau (8/12). Rien qu’en première période, il a inscrit sept des 12 buts de sa formation ! Une sacrée performance qui a bien aidé le groupe de Stéphane Plantin à prendre les commandes lors du premier acte (12-9). Ramond et Soltane ont ensuite pris le relai au retour des vestiaires, tandis que Basmalis-Gomez tentait de limiter l’écart pour Limoges (18-16, 45’). Nancy n’a certes pas réalisé son meilleur match de la saison mais a su faire les efforts nécessaires au bon moment contre une équipe en pleine confiance (21-17, 48’). Les limougeauds ne se sont jamais avoués vaincus mais Nancy a su rester maître à domicile (25-21).
Les semaines se suivent mais ne se ressemblent pas pour Istres. Balayés par Limoges lors de la précédente journée de Pro D2 (29-20), les provençaux ont remporté un succès précieux pour la confiance contre Cherbourg (31-29). Ils avaient à cœur de se reprendre après avoir grillé de nombreux jokers depuis le début des matches retour. Cherbourg, qui avait dû subir un déplacement compliqué avec des problèmes de transport, n’était certainement pas dans les meilleures conditions. Le début de match est pourtant équilibré entre deux équipes qui se jaugent et enchaînent les buts. Soudani et Khermouche répondent à Boschi et Perronneau (8-9, 17’). Les visiteurs profitent même de leur temps fort pour accélérer à l’approche des dernières minutes du premier acte, pour rentrer aux vestiaires avec un but d’avance (13-14). Rahim, Tricaud et encore Boschi inversent finalement la tendance en début de seconde mi-temps, remettant leur équipe sur le chemin de la victoire (20-19, 42’). S’ensuit alors un vrai mano à mano (25-24, 49’). Un 5-1 istréen lors des dix dernières minutes change complètement la donne. Cherbourg craque et laisse les locaux remporter un succès ô combien important (31-29).
Olivier Poignard (avec Kevin Domas à Saran)