Enfin de retour dans le dernier carré ?

L'équipe de France féminine affronte l'Espagne cet après-midi en quarts de finale des Jeux Olympiques (13h30, 18h30 heure de Paris). Après la belle impression laissée en première phase, va-t-elle retrouver le dernier carré d'une grande compétition internationale ?

Cela fait cinq ans, et la dernière fois, c'était déjà au Brésil. Cinq ans, donc, que la France n'a plus atteint les demi-finales d'une grande compétition et là voilà qui va retenter sa chance cet après-midi, en quarts de finale face à l'Espagne. "En faisant deuxième, on a évité le Brésil et la Norvège, ce qui n'est pas une mauvaise chose" notait Olivier Krumbholz samedi, tout autant qu'il a apprécié la phase de poules disputée par ses filles. Avec quatre victoires en cinq matchs et la meilleure défense du tournoi, les Bleues s'appuient sur de vraies certitudes à l'heure d'entamer les matchs à qualification directe. "Le bilan est très bon, on a raté notre première mi-temps contre les Russes et on l'a payé cher. Il y a tout lieu d'être satisfait car, pour le reste, on a quand même bien maitrisé, notamment aujourd'hui contre la Suède. Je suis très heureux de ce classement, de l'attitude des filles. On peut faire encore un petit peu mieux, il faudra encore faire un petit peu mieux en quart de finale, où toutes les filles vont jeter toutes leurs forces" expliquait-il.

L'Espagne, un danger bien identifié

Et c'est donc l'Espagne que les Bleues voient s'avancer en face d'elles. La dernière fois que les deux équipes s'étaient croisées, c'était il y a un moins d'un mois en Norvège, avec une victoire ibérique à la clé (21-17). Mais cela ne voulait pas dire grand chose, et de toute façon, rien ne veut dire grand chose comparé à un quart de finale olympique. Les filles des deux camps se connaissent par cœur, ont parfois porté les maillots des mêmes clubs, puisque plus de la moitié des Guerreras espagnoles, huit exactement, ont joué ou jouent encore en LFH. C'est d'ailleurs l'une d'entre elles qui sera la grande absente de ce quart de finale. Nely Carla Alberto, la Chambraisienne, passée par Brest, Mios, Fleury et Le Havre, s'est cassée le petit doigt de la main gauche contre l'Angola et a dû quitter le groupe. Un vrai coup dur pour les vices-championnes d'Europe 2014, mais le sélectionneur français pense que cela ne changera pas grand-chose à l'affaire : "Il y a neuf chances sur dix que nous soyons à égalité à la 55e minute. Il faudra alors gagner à ce match là" dit-il avant de balayer d'un revers de la main l'hypothèse d'une prise de tête quant à l'historique récent de l'équipe de France : "Il n’y a pas de syndrome : il y aura juste un quart et un adversaire très fort qui voudra aussi gagner."

Les têtes et les corps vont bien

"Je n'ai pas vraiment d'inquiétudes quant à l'entame de la compétition, plus quand on va avancer, quand l'étau commence à se resserrer, c'est là où ça devient le plus difficile" disait Allison Pineau, avant le décollage, quant à la capacité de ses jeunes coéquipières à encaisser la pression des Jeux Olympiques. Force est de constater qu'à l'heure d'aborder les choses sérieuses, les corps vont bien (mis à part celui de Blandine Dancette, remplacée par Marie Prouvensier) et les têtes aussi. "Dans la cohésion du groupe, dans l'approche de l'événement, les filles sont sereines. Elles sont capables, même dans les mauvais moments de ne pas douter" assure coach Krumbholz, avant de donner les axes d'amélioration dans la course à la médaille. "Il faut mettre un peu plus de fluidité dans le jeu, de culot au niveau de la prise de responsabilité. Je vois des Françaises qui tirent de mieux en mieux et de plus en plus efficaces à la finition. Je suis persuadé qu'on peut aller chercher un petit peu de potentiel. On a commencé ces Jeux Olympiques loin de notre meilleure forme mais c'est vrai que le début est vraiment excellent." Tous les signaux sont donc au vert, il s'agit donc de valider la bonne impression pour mettre fin à cinq ans de disette.

Le programme des quarts de finale :

Brésil - Pays-Bas (10h00, 15h00 heure de Paris) France - Espagne (13h30, 18h30 heure de Paris) Suède - Norvège (17h00, 22h00 heure de Paris) Russie - Angola (20h30, 01h30 heure de Paris)

Kevin Domas