LDC (M)
On y voit plus clair
Résolue à lâcher du lest et à accéder aux demandes des gros clubs il y a quelques semaines, l'EHF a précisé un peu les modalités de cette nouvelle ligue des Champions par l'intermédiaire de son président Michael Wiederer lors d'un entretien au quotidien l'Equipe : « L'EHF et les clubs travaillent à la formation d'une "ligue européenne de handball" à douze équipes à partir de 2020. Ce plan inclut la création d'une compétition de deuxième niveau à vingt-quatre équipes qui remplacerait l'actuelle Coupe EHF (C2).»
Alors que l'incertitude planait encore sur le nombre de participants, il semble désormais que le nombre de 12 soit acté. Autre information désormais officielle, la mise en place en 2020 alors que les derniers échos faisaient état d'une évolution dès la saison 2018-19. Au centre de cette réorganisation, la question financière évidemment. Mécontents des retombées économiques, les clubs ont donc dû employer la manière forte en jouant la carte IMG. En effet, à un an de l'expiration de l'accord par lequel ils cèdent leurs droits marketing à l'EHF, dix clubs ont tapé du poing sur la table et ont fait appel au géant du marketing IMG qui n'a pas hésité à proposer un nouveau système, bien plus rémunérateur : 6 millions d'euros minimum à se partager la première année, puis 15 millions d'euros à partir de la seconde, chaque club conservant par ailleurs 40 % de ses propres droits marketing.
Pour éviter de se retrouver avec une ligue "pirate" et conserver l'organisation de sa compétition, l'EHF a donc accepté de se ranger au projet des clubs et d'IMG. Côté joueurs, cette modification n'est pas vraiment vue d'un bon œil puisque cela signifierait 8 matchs supplémentaires à jouer en phase de poules (14 actuellement contre 22 dans la nouvelle formule). « La santé des joueurs en pâtirait. Et pour suivre le rythme, on risque d'en venir à un gros mot : le dopage», dénonce Bastien Lamon, le président de l'AJPH, le syndicat français des joueurs toujours dans le journal l'Equipe. Un autre point déjà très critiqué concerne le caractère semi-fermé de la compétition. « On perd en lisibilité sur les critères à remplir pour participer à la Ligue des champions. Il ne faudrait pas que ce soit un moyen, pour des clubs ayant perdu de leur superbe, de se refaire la cerise artificiellement » a déclaré Gaël Pelletier, le président de Nantes, qui n'a pas été associé aux discussions et qui pour le moment n'entre pas dans les plans de ce projet, à contrario de son homologue de Montpellier qui fait partie des initiateurs. Enfin, dernier point et non des moindres au niveau national, ce nouveau projet prévoit de faire jouer les matches européens les mercredis et jeudis, en même temps que les journées de Starligue. « Sur le nombre de clubs et la formule, rien n'est définitif. Il faudra trouver des accommodements avec les compétitions nationales, auxquelles nous sommes très attachés», tempère Rémi Lévy, le président montpellierain.