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Euro U18 (M)

La Suède logique championne

, par Zorman

Axel Månsson, Suède U20 (crédits Slavko Kolar - Rokometna zveza Slovenije). La photo représente le tournoi U20, les photos concernant le tournoi U18 ne nous étant pas accessibles.

Au terme de l'Euro U18 au Monténégro, la Suède a été sacrée championne face au Danemark. Le premier grand tournoi de cette génération a révélé les premiers équilibres de ces formations que nous suivront jusqu'en 2027. Handnews revient sur les bonnes surprises et déceptions du tournoi.

Pour la première compétition majeure de la génération 2006-2007, les équilibres des précédentes générations ont été bousculées. Si le champion est suédois et le finaliste danois, la Hongrie et l'Islande se sont invités dans le Top4. Derrière, l'Espagne et le Portugal semblent un ton en dessous de leurs aînés et des équipes comme la Serbie, la Slovénie ou la Norvège pourraient apporter leur lots de surprises lors des 4 prochaines années.

En dehors de la France, qui a montré de belles choses lors d'une compétition faite de hauts et de bas, nous vous proposons un tour d'horizon du classement avec les belles surprises et les déceptions du tournoi qui s'achève.

Le  classement

  1. Suède
  2. Danemark
  3. Hongrie
  4. Islande
  5. Allemagne
  6. Serbie
  7. Norvège
  8. Espagne
  9. Slovénie
  10. Portugal
  11. Suisse
  12. France
  13. Croatie
  14. République Tchèque
  15. Îles Féroé
  16. Autriche
  17. Israël
  18. Pologne
  19. Macédoine du Nord
  20. Grèce
  21. Italie
  22. Roumanie
  23. Monténégro
  24. Ukraine

Le Top4 : la Suède champion logique, la Hongrie & l'Islande bousculent la hiérarchie

Vainqueure du tournoi, la Suède aura réalisé un parcours quasi sans faute et n'a pas volé son titre. Avec un collectif équilibré, porté par le MVP Nikola Roganovic (club de Guif) et l'arrière gauch Liam Hultberg (Ystads), les Scandinaves auront montré une qualité de jeu plus que sérieuse et du danger à tous les postes. Dans leur cage, le meilleur gardien de l'European Open Championship de l'été dernier, Viggo Håkansson, aura tenu son rang avec un pic à 17 arrêts lors de la finale. Jusqu'en finale, les Suédois se seront imposé par deux fois - et ce très largement - contre la Hongrie pourtant médaillée de bronze (+9 en poules, +12 en demi-finale). Seule défaite au tableau : un revers de 5 buts contre l'Islande lors du tour principal, qui aura failli leur coûter la qualification.

Finaliste, le Danemark a pu se montrer après avoir été le grand absent des deux tournois U17 de 2023. Annonçant la couleur d'entrée avec un gardien infranchissable (qui finira dans l'équipe-type du tournoi), ils réalisent leur premier coup de force contre la Norvège en poules (30-26) avant de franchir le tour principal sans aucune défaite (malgré un match nul contre les Serbes). Dans leurs rangs, on s'arrêtera sur l'arrière droit du club danois d'Oure, Oskar Møller Jakobsen, meilleur buteur de son équipe, notamment en finale avec 9/15 pour sa dernière sortie.

Peter Gazso, Hongrie U20 (crédits Jurij Vodušek - Rokometna zveza Slovenije)

Sur la troisième marche du podium figure la Hongrie. Déjà médaillés lors du FOJE, les Magyars s'annoncent avec de grandes ambitions, mais deux joueurs majeurs en moins. Privés des arrières Peter Gaszo à gauche et János Dániel Barna à droite, embarqués avec les U20, les Hongrois ont réussi à montrer une solidité à toute épreuve pour mener une compétition de patron où ils n'auront perdu que face au champion. Une réussite qui s'explique par une défense de fer - avec un Máté Mészáros désigné meilleur défenseur du tournoi -, des portiers fiables dans les moments chauds (47% d'arrêts pour Ádám Kristóf Balogh lors de la petite finale, 44% d'arrêts contre le Danemark) et une base arrière pleine de ressources. Sans leurs deux artilleurs de l'été dernier, les solutions n'ont pourtant pas manqué : à la mène, le duo Máté Fazekas (Veszprem KKFT) et Márkó Eklemovic (que nous évoquions déjà lors du tour préliminaire) aura fait des ravages de bout en bout du tournoi.

La médaille en chocolat était pour l'Islande. Peu habituée des derniers carrés, la nation de moins de 400 000 habitants semble tenir une génération prometteuse. Seuls vainqueurs de la Suède, les Islandais se sont appuyés sur une base arrière composée de 3 titulaires très stables : Garðar Ingi Sindrason à gauche, Dagur Árni Heimisson au centre et Ágúst Guðmundsson à droite. Le demi-centre aura notamment conservé son titre de meilleur demi-centre du tournoi après avoir obtenu cette distinction à l'EOC l'été dernier. Le gardien Jens Sigurðarson, seul portier de l'effectif lors du tour préliminaire, aura également apporté une sérénité importante avec des performances stables jusqu'à la fin du tour principal.

Le Top8 : la Serbie se fait une place

Aux portes du Top4, plusieurs équipes ont de sérieux arguments pour jouer des coudes lors des prochains tournois. À la 5ème place figure notamment l'Allemagne. Alternant le bon et le moins bon, les Germaniques ont néanmoins su faire pencher la balance du bon côté lorsqu'il l'aura fallu. À l'image de leur match contre la France, les Allemands auront été dominés par la Hongrie et le Danemark avant de terminer par deux succès cinglants contre la Norvège (+14) et la Serbie (+6). Les hommes forts auront été l'arrière gauche Jan Mudrow, que l'on verra probablement quitter son club de Braunschweig dans les prochaines années, le pivot Bennet Strobel (meilleur à son poste du tournoi) ou le portier de Leipzig Daniel Guretzky.

Derrière, la Serbie aura été l'une des grandes surprises du tournoi. Sortant solide vainqueure du groupe relevé avec la Croatie et la Slovénie, la Serbie a pourtant connu un tour principal difficile avec des défaites contre la Hongrie et l'Allemagne. Cela ne les a pas empêché de trouver les ressources pour emmener l'Espagne jusqu'en prolongations lors des matchs de classement et l'emporter. Derrière ces succès se cachent principalement deux hommes : l'arrière gauche de Vojvodina Djordje Drasko et le demi-centre de Nexe Ognjen Cenic. Bien qu'identifiés par les défenses, les deux joueurs auront été des artilleurs remarquables dans leurs performances avec un pic à 17 buts sur 19 tirs pour le premier contre la Hongrie, et une moyenne d'environ 8 buts/match pour le second.

La Norvège, nation peu en vue dans les catégories jeunes ces dernières années, n'aura pas su faire sa place dans cette compétition. Qualifiée au tour principal en tant que meilleur second (aux dépens de la France), les Scandinaves enchaîneront 3 défaites de rang au tour principal avant de s'incliner lourdement contre l'Allemagne en match de classement. Le succès contre l'Espagne pour la 7ème place au bout du suspens (38-37) permettra de finir sur une bonne note pour une équipe au sein de laquelle le demi-centre Tobias Mehren Søberg (meilleur à son poste lors de l'EOC) et l'arrière droit Carl Colin Tønnesen (Ystads) auront été en vue.

Public, Espagne U20 (crédits Slavko Kolar - Rokometna zveza Slovenije)

L'Espagne peut également être deçue de sa 8ème place, après être passée à deux doigts des demi-finales après avoir remporté l'EOC l'été dernier. Défaits uniquement par la Suède lors du tour principal, les Hispaniques auront souffert de leurs 6 buts de retard, alors qu'un but de moins aurait pu les qualifier en demi-finale. Si l'ailier droit du BM Mislata Hugo Vila Lopez termine dans l'équipe-type du tournoi, on retiendra également la solidité du demi-centre barcelonnais Quim Rocas Pérez, MVP l'été dernier, et de l'arrière droit Marcos Fis Ballester précieux dans plusieurs money times.

9-16 : la Slovénie peut espérer mieux, la Croatie déçue

Hors du Top8, la Slovénie est première au rang des équipes déçues. Son revers contre la Croatie lors du tour principal l'aura précipitée vers le tour intermédiaire où elle n'aura plus connu la défaite et aura peu été embêtée. Seuls les Suisses seront parvenus à les pousser dans leurs retranchements avec des prolongations lors de la demi-finale vers la 9ème place. Tout au long du tournoi, les joueurs des Balkans auront été portés par les frères du club slovène de Gradec Miha et Tjaž Štaleker, arrière gauche et demi-centre. Une solidité des performances d'autant plus à saluer que le meilleur joueur de cette génération et meilleur buteur des FOJE l'été dernier, l'arrière droit Mai Marguc, n'était pas du voyage au Monténégro. Une absence qui explique en partie ce passage d'une médaille d'argent aux FOJE à cette 9ème place, mais l'avenir reste plein d'ambition pour des Slovènes chez qui Aljus Anzic, demi-centre formé à Celje et né en 2008, aura aussi montré des belles sorties comme contre les Îles Féroé (12/14) ou la finale pour la 9ème place contre le Portugal (5/6).

Le Portugal fait probablement partie des plus grandes déceptions de ce tournoi. Malgré un 7 majeur quasi intégralement surclassée aux côtés de leur génération U20 argentée, les Lusitaniens auront manqué tous leurs grands rendez-vous (hormis leur match contre la France). Malgré des gardiens capables de belles performances et une base arrière stable avec Tiago Sousa à la mène (Gaia) et Rafael Vasconcelos à droite (Sporting), le match contre l'Espagne et les deux rencontres face à la Slovénie n'auront donné lieu qu'à des défaites logiques.

Mai Marguc, Slovénie U20 (crédits Jan Gregorc - Rokometna zveza Slovenije)

Onzième, la Suisse perd logiquement du galon après sa 4ème place à l'EOC l'été dernier, mais n'aura pas été vernie par sa poule de départ. Défaite d'un seul petit but par la Suède puis de 6 unités par la Hongrie, les Helvètes n'auraient pu espérer mieux que le tour intermédiaire où ils auront décroché des victoires solides contre la Croatie, l'Autriche et la France. Si leur demi-centre Tiago Cuencas, meilleur sur le poste à l'EOC l'été dernier, aura été légèrement moins en vue, les droitiers du Pfadi Winthertur Niclas Merzwa à l'aile et Manoy Ugiagbe sur la base arrière auront bien alimenté les feuilles de match.

Derrière la France, 12ème, c'est la Croatie qui finit à une pénible 13ème place. Si les résultats des compétitions U17 sont à relativiser : les joueurs des Balkans faisaient partie des rares à avoir disputé les deux, finissant 6èmes de l'EOC et 4ème des FOJE. Battue uniquement d'un petit but par les solides Serbes, c'est ensuite la défaite Suisse et le match nul accroché contre la France qui les condamnait à jouer la 13ème place. Le tournoi aura toutefois été celui de la confirmation pour de nouveaux talents, notamment la base arrière avec Matko Moslavac à gauche (Nexe), Josip Tomic au centre (Sesvete) et Marko Grubišic à droite (Zagreb). À noter également les bonnes performances du demi-centre Berislav Antonio Tokic, récemment signé au centre de formation de Limoges.

14ème, la République tchèque fait partie des bonnes surprises du tournoi grâce à des courtes victoires contre l'Autriche et les Îles Féroé. De bonnes performances acquises notamment grâce à l'arrière droit Dominik Skopar, meilleur buteur des siens aux performances stables. On relèvera aussi les performances de son ailier Jan Baumruk, surclassé et pourtant titulaire et très utilisé sur son poste.

Pour ceux qui ont adoré les épopées féroïennes de ces dernières années, ce classement de la génération 2006-2007 apparaît comme une douche froide mais relève d'une logique implacable. Jakup Egholm, ailier gauche surclassé avec Oli Mittun & consorts n'aura pas beaucoup pu aider les siens, malgré ses buts et son activité en défense avancée. Il semblerait que cette génération ne compte pas de "Ellefsen a Skipagotu" ou autre "Mittun", bien que l'arrière gauche Rúnar Hammer (Ajax Copenhague) ait montré des choses intéressantes et des matchs prolifiques (7 buts contre l'Islande et la République tchèque, 12 contre la Croatie).

Jakup Egholm, Îles Féroé U20 (crédits Jan Gregorc - Rokometna zveza Slovenije)

L'Autriche termine "dernière du tour intermédiaire" et n'aura remporté qu'un seul de ses 8 matchs du tournoi, contre la Roumanie. Surclassé avec la génération du dessus il y a 2 ans lors du Mondial U19 2023, l'arrière gauche d'Alpa Hard Lukas Fritsch aura été le principal buteur des siens.

17-20 : surprise israélienne, déception macédonienne

Avec le meilleur buteur du tournoi dans ses rangs, c'est Israël qui termine en tête du tour éliminatoire. Placée dans le groupe de la mort avec la Suède, la Hongrie et la Suisse, ils ne perdront que d'un petit but contre les Helvètes avant de quasiment tout gagner par la suite. Seul un revers d'un but contre la Pologne en début de tour éliminatoire avant de prendre leur revanche dans la finale pour la 17ème place. Si Asaf Sharon aura naturellement été intenable sur son aile droite (meilleur buteur du tournoi avec 79 unités), le demi-centre Tal Ekstein comme l'arrière gauche Yonathan Pelach (né en 2008) auront également été des joueurs majeurs de cette sélection.

La Pologne arrive donc 18ème avec un effectif qui aura largement alterné les principaux buteurs. On relèvera toutefois la stabilité des performances du demi-centre Wiktor Chrzastowski et de l'ailier droit Igor Chojnacki. Si la plupart des joueurs en vue n'évoluent pas encore dans les grands clubs polonais, une hiérarchie pourrait se dessiner dans les prochaines années avec les jeunes qui rejoindraient Plock ou Kielce.

La Macédoine du Nord aura largement alterné le bon et le moins bon, alors que de plus grands espoirs auraient été permis. Avec le demi-centre Damjan Mitev et le pivot Samoil Ristevski, tous deux surclassés avec les U20 et tous deux très bons durant le tournoi, la Macédoine aura su embêter la France jusqu'aux dernières secondes comme se faire battre largement par la Pologne. L'absence de Mitev sur le match contre l'Allemagne et les matchs de classement peut contribuer à expliquer certaines sous-performances. Dans les joueurs à suivre à l'avenir : les deux ailiers droits macédoniens sont tous les deux nés en 2008, Jovan Petreski (6/8 contre la France) et Boban Popovski.

Asaf Sharon, Israël U20 (crédits Jan Gregorc - Rokometna zveza Slovenije)

La Grèce aura réalisé un beau tournoi, montrant clairement que cette génération avait sa place. Battus de seulement 2 buts par les Slovènes en entrée, puis d'une courte longueur par l'Italie, les Grecs ont ensuite vaincu l'Ukraine et la Macédoine du Nord avant de perdre la finale pour la 19ème place contre ces derniers. Le demi-centre Fotios Tsioumas, surclassé avec les U20, aura logiquement été le plus en vue, mais on notera également les gros matchs de l'ailier gauche Alexiou Stavros, formé aux Pays d'Aix Université Club (notamment 9/10 contre la Serbie).

21-24 : le pays-hôte manque son pari

L'Italie arrive 21ème, vainqueur du tournoi des 4 derniers. Vainqueur de la Grèce, du Monténégro hôte à deux reprises, les Italiens semblent figurer à un classement représentatif de leur niveau. Les demi-centres Nicholas Trost et Wasim Khouja, de Campus Italia, auront été les joueurs majeurs de l'équipe.

La Roumanie suit le classement, et tient pour fait d'armes sa courte victoire contre la Pologne. Les deux droitiers du club roumain de Suceava, Teodor Iluca et Codrin Dascalu auront été les principaux buteurs. À noter toutefois le réveil du demi-centre Filip-Alexandru Ancuta, formé à Montpellier, lors des deux matchs de classement (7/7 contre l'Ukraine, 5/5 contre l'Italie).

Le Monténégro fait également partie des plus grandes déceptions du tournoi. Pays hôte, comptant dans ses rangs deux bons joueurs de Buducnost surclassés avec les U20, Aleksa Knezevic et Petar Kovacevic, leurs bonnes résistances du tour préliminaire (match nul contre les Îles Féroé, défaite -3 contre l'Islande) n'auront pas été suivies d'une confirmation lors du tour éliminatoire. L'arrière droit Petar Radoicic et l'arrière gauche Drazen Perunicic se seront progressivement éteint au fil du tournoi.

Aleksa Knezevic, Monténégro U20 (crédits Slavko Kolar - Rokometna zveza Slovenije)

Enfin, comme chez les U20, la dernière place est logiquement décernée à l'Ukraine. Avec 8 défaites en 8 matchs et peu d'espoirs de victoires même en fin de tournoi, les Ukrainiens n'ont pas de regrets à avoir. On retiendra toutefois que le noyau dur de l'équipe repose sur des joueurs actuellement formés en Allemagne : les deux ailiers droits Maksym Pavlovskyi et Denys Unisov du côté de Coburg et le demi-centre Vadym Oskilko et le gardien Emil Shchurov chez les équipes jeunes de Großwallstadt.

L'été prochain, lors du Mondial U19, seules les 15 premières formations de cet Euro seront présentes. Aussi, les équipes qualifiées chercheront probablement à bousculer la hiérarchie tandis que les autres prendront leur mal en patience, probablement dans une compétition "B". D'ici là, nombre de joueurs auront eu l'occasion, pour leurs 19 ans, de signer dans de plus gros clubs et les contours de certains effectifs ou les rapports de force en leur sein auront le temps d'évoluer...

Pour les courageux & courageuses, fous & folles qui souhaiteraient encore davantage de contenus sur les jeunes révélés cet été, on vous propose ce rapide tour d'horizon des joueurs majeurs des Euros "B" U18 et U20.

Antoine Piollat

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