Euro U20
Le plateau doré qui se refuse à la France
Alors que la fédération française peut se vanter d'avoir de l'or dans toutes les grandes compétitions masculines, il reste une énigme : l'Euro junior. Malgré une participation continue aux phases finales depuis 2004 et une participation à la demi-finale dès la première édition en 1996, l'histoire des équipes envoyées fut toujours difficile. Aussi dorées furent-elles.
Quand dans d'autres sports des joueurs ramènent une inimaginable deuxième étoile, d'autres joueurs tenteront d'aller chercher une grande première. Pourtant cette compétition européenne junior avait tout pour plaire à son origine : la première génération de Jérôme Fernandez, Thierry Omeyer et Didier Dinart (76-77) avait accroché la première place de son groupe en 1996 en Roumanie. Mais la suite fera force de mauvais présage, avec une quatrième place et une médaille qui s'échappe en prolongation face à la Russie. Il faudra attendre six générations, soit 12 ans et 2008, pour voir le bras de Jordan François Marie - auteur de 10 buts face à la Suède en petite finale - enfin ramener une médaille. Un métal bronzé et quelque peu amer. Car à ses côtés, Luka Karabatic, Adrien Di Panda ou encore William Accambray formaient une belle équipe et le chat noir avait déjà fait son office : la défaite en demi-finale ne se fit qu'au point prêt contre le Danemark (24-25).
Sortie prématurée... Ou au dernier moment
Ensuite, vint les temps plus difficiles. La génération 89-90 du déjà capitaine Porte, de Bonnefoi et de Afgour - entre autres - tomba à la 6e place. Que dire de la génération suivante tout simplement hors sujet en Turquie (14e)... Alors qu'elle finira troisième du mondial l'année suivante. L'histoire devient surnaturelle lors des deux dernières éditions. Tout d'abord avec les futurs champions du monde de la génération 94-95 qui ne décollèrent pas de la 7e place. Et encore au prix d'une rencontre pénible face à la Serbie qui les avait châtiés quelques jours auparavant ! Certes, il faudrait dire que deux joueurs surclassés firent beaucoup dans l'aventure au mondial l'année suivante - à savoir Florian Billant et Julien Meyer. Des joueurs justement présents au Danemark l'année suivante, entourés d'un groupe doré par deux fois. Cette fois, sur les terres danoises, tout semblait réuni pour enfin réussir à ramener ce plateau européen... Manqué. C'est l'improbable duo Björn Zintel - Marian Michalczik (8 buts chacun) qui offrait la finale aux allemands après prolongations. Pour la génération 96-97 avec ses all-stars Melvyn Richardson et Dika Mem devra se contenter du bronze. Bien que souvent dépassés, les espoirs français ont à chaque fois qu'ils pouvaient approcher de la finale échoués à l'extrême limite. Ceux qui vont commencer la compétition aujourd'hui savent très bien qu'elle ne leur offrira rien, étant de plus clairement montrés comme l'équipe à faire tomber. Mais si pour une fois le chat noir voulait bien se faire remplacer et que, enfin, les étagères de la FFHB retrouvaient de la nouveauté ?
À Celje, Maxime Thomas