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H. Sako : “La sélection du Sénégal m’a beaucoup apporté, mais j’ai décidé d’arrêter”

, par Dalibor

Hatadou Sako (Metz Handball) // Crédit photo : Panoramic / K. Domas

Depuis trois semaines, le Metz Handball est à l’arrêt. Ce qui signifie pas qu’il n’avance pas, puisque le club lorrain n’avance pas dans les compétitions, puisqu’il a obtenu sa qualification pour les quarts de finale de la Champions League sur tapis vert. Et alors que plusieurs de ses coéquipières ont rejoint leur sélection, la gardienne Hatadou Sako est restée en Lorraine. Car si le Sénégal s’est retiré de son TQO, sa gardienne avait de toute façon prévu de ne pas y participer.

- Hatadou, comment jugez vous votre début de saison avec Metz ?

- Je me sens vraiment très bien, j’ai trouvé ici tout ce que j’étais venu chercher en partant de Nice. Il y a beaucoup de gros objectifs collectivement, et c’est particulièrement motivant. Ici, on est très bien encadré, par des personnes compétentes, et tout est réuni pour qu’on arrive à performer sur le terrain. Vraiment, je n’aurais pas pu trouver mieux à ce moment de ma carrière.

- Comment fait-on la transition entre un club de la taille de Nice et un autre comme Metz ?

- C’est sûr que les statuts sont différents. A Nice, on arrivait sur tous les matchs comme des outsiders, ici, il faut gagner tous les matchs, on veut ramasser un maximum de titres. Cela implique du travail, beaucoup d’engagement, et également une capacité à être performante à chaque match. Ca entraine de la pression, mais c’est quelque chose que j’ai toujours bien aimé. Il faut se faire à l’idée qu’il y a un peu plus d'attentes. C’est plus facile à dire qu’à faire mais, pour l’instant, tout se passe bien.

- Mentalement, on imagine quand même que le changement de statut nécessite un peu d’adaptation…

- C’est évident. Ici, il faut être à l’affût du moindre relâchement, de la moindre fatigue. C’est important de savoir se reposer quand il le faut, pour ne pas se surcharger mentalement. Mais je ne me relâche pas, car on ne sait jamais de quoi demain sera fait. Jouer dans un club de Metz nécessite d’être à 100% tout le temps tout en se ménageant des moments pour couper. Ca aussi, c’est un apprentissage pour moi.

"On ne peut pas dire que je suis une joueuse du niveau Champions League en six mois"

Crédit photo : Panoramic / Kevin Domas

- A en juger vos prestations en Champions League, on a l’impression que vous avez franchi le palier presque facilement. Est-ce aussi votre avis ?

- Je crois que je n’ai pas encore franchi le palier en question. Pour moi, la Champions League, c’est encore de la découverte. Tous les weekends, je joue encore contre des nouvelles joueuses, dans des nouvelles salles. On ne peut pas dire que je suis une joueuse du niveau Champions League en six mois. Il ne faut surtout pas que je me relâche, je ne veux pas que cette bonne période s’arrête.

- Realisez-vous que le recul que vous prenez sur vos performances est plutôt rare dans le milieu ?

- J’ai toujours eu du mal à me projeter sur le long terme. Je cherche avant tout à vivre le moment présent, à en profiter au maximum et à faire en sorte qu’il dure le plus longtemps possible. Peut-être que je m’interdis de voir la vérité, que je passe mon temps à me dire que je dois prouver, mais c’est une recette qui fonctionne pour moi.

- Le Senegal ne participe pas au tournoi de qualification olympique cette semaine. Mais vous n’aviez de toute façon pas prévu d’en être…Expliquez-nous pourquoi.

- Cela fait un an que je me pose des questions, un an que je n’ai pas joué avec la sélection. J’ai l’impression d’arriver à un tournant de ma carrière. J’ai beaucoup progressé avec le club de Metz, et cela a toujours été mon but avec toutes les équipes avec lesquelles j’ai joué. Mais la sélection du Sénégal est en construction, et j’ai l’impression que nos routes n’allaient plus forcément dans la même direction. Pour éviter d’avoir des regrets, j’ai préféré arrêter la sélection.

- Cette décision a-t-elle été dure à prendre ?

- Cela m’a fait mal, oui, mais c’est une vraie volonté de ma part à ce moment de ma carrière. Je reste hyper attachée à cette équipe du Sénagal, qui m’a beaucoup apporté et à laquelle j’ai tout donné depuis 2015. J’y ai pris de l’expérience internationale, j’ai disputé des qualifications pour les jeux olympiques, deux CAN, un championnat du monde. J’ai vécu des moments exceptionnels, je me souviens d’avoir joué devant 1500 personnes à Thiès, un souvenir qui me restera dans la tête toute la vie. Les Sénégalais ont tout donné pour nous supporter, et j’ai fait de mon mieux pour leur rendre la pareille.

- Qu’a-t-il manqué pour que continuiez votre route avec le Sénégal ?

- Peut-être des assurances sur la pérennité des performances. On a une équipe jeune, plusieurs filles ont choisi de s’arrêter pour avoir des enfants ou pour se marier et, forcément, le niveau est un peu affaibli. Je me suis posé beaucoup de questions, j’ai eu certaines des réponses dont j’avais besoin, et cela a guidé ma décision.

Propos recueillis par Kevin Domas

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Daphne Cohen
Daphne Cohen
3 années il y a

Merci pour l’honnêteté

Daphnée Cohen
Daphnée Cohen
3 années il y a

Nous respectons ta décision

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