ALL
Samir Bellahcene : "C'est l'année où j'ai le plus progressé"
Avant d'entamer sa deuxième saison à Kiel, le portier tricolore est revenu sur sa première année en Allemagne, mais également sur les Jeux et l'élimination en quarts des Bleus.
Débarqué de Dunkerque en cours de saison pour remplacer un Vincent Gérard blessé, l'ancien pensionnaire de Massy aura vécu une saison à 1000 à l'heure. Bien que la transition aura été quasiment instantanée, le portier français aura rapidement pris la cadence du championnat allemand, mais également de la Ligue des Champions. Une adaptation éclair qui lui aura même ouvert les portes de l’Équipe de France, raflant par ailleurs une médaille d'or au passage.
Cependant, tout n'aura pas tout le temps été rose. La pression constante couplée à un sacre européen en janvier lui causeront quelques soucis de performances : "Quand tu arrives et que tu prends la place de Vincent, c'est dur. La constance est dure à garder également. Après l'Euro, j'ai eu une décompression inconsciente avec le sacre. J'ai mis deux mois à revenir dedans, ce qui est beaucoup trop long en Allemagne".
Heureusement pour le français, ce dernier aura vécu une année plus que complète durant laquelle Samir aura énormément progressé : "Je me sens super bien, bien que ce soit ma dernière année ici, avant l'arrivée de Gonzalo. Je continue mon petit bonhomme de chemin.". Bien entouré, que ce soit en club avec Matthias Anderson ou en sélection avec Jean-Luc Kieffer, le natif de Montpellier aura vécu l'année la plus complète de sa carrière : "Là où j'ai le plus bossé, c'est le mental, la gestion des évènements, apprendre à prendre les matchs les uns après les autres. Jean-Luc est plus pointilleux et Matthias est plus axé mental."
Malheureusement, la fin de saison aura été quelque peu compliquée pour le Français, puisque cette dernière se soldera par une 5ème place en championnat, ainsi qu'une troisième place au Final Four de Ligue des Champions. Lui-même l'avoue, c'est "une saison en demi-teinte. On fait un beau parcours en Ligue des Champions, mais c'est moins bien en championnat, y compris pour moi.". Heureusement, le Français ne ressasse pas le passé et se tourne vers la saison à venir ainsi que l'European League : "Il y a de la déception à l'issue de la saison, mais on va jouer la compétition à fond et on espère faire un doublé.".
Le programme est annoncé, mais sera-t-il réalisable ? En tout cas, avec les différentes arrivées et notamment celle d'Andreas Wolff, cela pourrait devenir une réalité. Le géant allemand revient à la maison, récupérant son statut de numéro 1, laissant donc Samir en numéro 2. Tomas Mrkva s'étant fait opérer du ménisque, le tricolore est donc assuré de jouer une grande partie de la saison, avant de tourner à trois gardiens. Si sur la fin de saison, l'ancien dunkerquois avait quelque peu pris la place de numéro 1, l'arrivée de Wolff est quelque peu arrangeante : "Il assume son statut de numéro 1 et c'est très bien, ça m'arrange. Redevenir le numéro 2, ça me permet de me reconcentrer sur moi-même et sur le club.". Bien qu'ayant des styles différents, les deux hommes se complètent et semblent s'entendre à merveille : "J'apprends avec lui, on échange beaucoup même si on a deux styles différents. Son arrivée, elle va faire du bien.".
Une équipe plus que remaniée, avec notamment trois autres arrivées, celle d'Emil Madsen, de Bence Imre ainsi que Lukas Zerbe. Des arrivées importantes, qui, selon les dires du Français, amènent beaucoup de fraicheur à cette formation allemande. Bien que le club allemand se soit incliné face à Veszprèm (31-34) en finale de la So-Tech Cup, on a déjà pu voir les "bleus" à l’œuvre. L'équipe commence à prendre des repères, et il va falloir être rapidement près vu le calendrier chargé qui attend les Kielers au mois de septembre : "On a hâte de commencer, surtout avec le derby face à Rhein-Neckar, ça va donner le ton de suite.".
Les Jeux, une grosse déception collective
Après l'Euro et la Bundesliga, le tricolore aura également découvert une autre compétition : les Jeux Olympiques. Une compétition de cette ampleur, tous les quatre ans, c'est forcément un événement à ne pas rater. Si en janvier, Samir Bellahcene était passé de numéro 2 à titulaire en finale, la situation aura été quelque peu différente pour le Kieler : "Ce n'est pas un échec pour moi les Jeux. Vincent et Rémi avaient déjà fait Tokyo ensemble, le choix était justifié, surtout que les deux ont fait une bonne compétition, moi, j'étais déjà très content d'être là.".
Pas de regrets, que du bonheur d'avoir vécu la compétition malgré l'élimination en quarts de finale. Sur le banc tout du long, le Français aura vécu différemment sa compétition : "Je l'ai vécu en interne avec Aymeric Minne et Nicolas Tournat. On était tout le temps dans le village et on s'entrainait tout le temps avec l'équipe. Je n'oublierai jamais ce que j'ai vécu, j'ai beaucoup appris. C'est parfait pour revenir en club, je sais désormais comment ça se passe au niveau européen.".
Si d'un point de vue personnel, les Jeux ont été bien vécus, du côté du collectif, ça n'est pas tout à fait la même histoire. L'élimination en quarts, couplé à l'arrêt de trois légendes bleus, aura un moment difficile à encaisser pour les tricolores : "Ça a été beaucoup de déception, c'était très dur à encaisser, surtout que tu as passé trois mois non-stop avec les mêmes mecs, tu crées des liens forts. Surtout avec les arrêts de Niko, Vincent et Valentin, c'était assez bizarre.". Des retraites qui auront créées beaucoup d'émotions dans le camp bleu, les trois joueurs étant des modèles de longévité et de réussite pour la "jeune" génération que représente des joueurs comme Samir : "Pour moi, les trois c'étaient des modèles, je les ai vus jeune tout rafler et je les regardais encore à la télé il y a à peine deux ans. Ce sont tous les trois des monuments, bien que Nikola soit dans une catégorie un peu à part, c'est le meilleur joueur de l'histoire. C'est quelque chose que je n'oublierai jamais, d'avoir pu faire une compétition avec lui.".
Cependant, quand on voit la finale et la leçon donnée par les Danois, le résultat aurait-il été si différent si les tricolores s'étaient hissés jusqu'en finale ? Difficile à dire pour le portier tricolore : "Franchement, on ne peut pas savoir ce qui se serait passé. A Tokyo aussi, on avait pris une correction en début de compétition avant de finir champion olympique. Ce n'est pas le même contexte, pas la même pression, c'est juste décevant d'être sorti en quart. A contrario, les Allemands sont à peine déçus. Les mecs que je vois ici, ils sont très contents de l'argent, surtout après l'Euro, c'est une grosse performance de leur part.".
Sur cette compétition, les Danois auront montré un niveau de jeu des plus impressionnants, notamment en finale. Les hommes de Nikolaj Jacobsen auront dominé la compétition, mettant en avant de jeunes joueurs comme Jorgensen ou encore Arnoldsen : "C'est probablement la meilleure équipe avec nous. Je ne pense pas que l'arrêt de Mikkel Hansen va les affaiblir, c'est une grosse nation avec une belle génération devant eux.".
Toujours un œil sur la France
Si désormais le quotidien du tricolore est régi par le rythme allemand, Samir n'oublie pas ses anciennes expériences, notamment ce qui se passe du côté de l'USDK. Après son départ, de nombreuses choses se sont passées, avec notamment le départ de son ancien binôme, Valentin Kieffer, qui vient tout juste de signer à Chambéry : "On en parlait juste avant qu'on s'appelle. Je suis très content pour lui, c'est un bon choix d'aller là-bas. J'espère qu'il va continuer de s'épanouir et surtout qu'il restera sur la lancée de sa saison. Je pense qu'il avait fait un peu le tour à Dunkerque.". Toujours proche de son ancien club, le portier se rend régulièrement dans le nord de la France dès qu'il a quelques jours de repos, regarde les rencontres et continue d'échanger avec le staff dunkerquois.
Un amour pour la France et la Starligue, qui pourrait peut-être le faire revenir dans l'Hexagone la saison prochaine. Bien que l'exercice 2024-2025 n'ait pas encore débuté, cette saison sera la dernière pour Samir Bellahcene du côté du THW Kiel. Il faut donc déjà commencer à penser à l'année prochaine, savoir où et qui est intéressé par le profil du tricolore : "J'aimerais rester en Allemagne, mais j'ai aussi des pistes en France. Après tout, ça reste la maison, donc je ne sais pas encore. Il me reste encore un an à faire ici.".
D'ici à savoir la future destination de Samir Bellahcene, il y a encore de la marge. En attendant, le tricolore a une grande saison qui l'attend, en lui souhaitant évidemment beaucoup de succès avec le THW Kiel.
T.A