Starligue - J4
Chambéry à la recherche du déclic
A côté des deux grosses affiches de la semaine opposant Nantes et Montpellier d'un côté, Paris et Saint-Raphaël de l'autre, les matchs des quatre équipes à zéro point seront suivis de près. Dont celui de Chambéry, pas à la hauteur en ce début de saison, qui reçoit Toulouse.
On avait senti de la tension, jeudi dernier à Dunkerque, sur le banc de Chambéry. De l'énervement par rapport au match de l'équipe savoyarde, perdant beaucoup de ballons, et l'entraîneur Ivica Obrvan impuissant ou incompris. Au final, une troisième défaite en trois rencontres (26-23). La crise à Chambéry ? Yann Genty calme le jeu. « On sait que ce n'est que le début de saison, il n'y a pas péril en la demeure par rapport à ce qu'on pourrait entendre de l'extérieur », clame-t-il. Son gros coup de gueule poussé sur le temps-mort à la 40e minute ? Il l'explique en donnant le contexte : « A la mi-temps, on avait dit qu'il fallait être solidaires, qu'il fallait les toucher et les cogner, et ces trois premières actions où Pelayo passe secteur central sur la 6-0... Benjamin (Gille) n'a pas bien défendu, mais il n'y a pas eu d'entraide. Et c'est là le principal reproche : quand on est dans la difficulté, il faut pouvoir s'entraider, et là il était livré à lui-même. Ce n'est pas normal... » Quant à une possible remise à plat dans le vestiaire, peut-être même entre joueurs et entraîneur, Genty affirme que cette remise en cause a été faite individuellement.
« Les matchs amicaux, c'est terminé »
Pas d'incendie donc selon le portier chambérien, mais pas de point non plus. « Le moral n'est pas au beau fixe », reconnaît Genty, qui ne se cache pas derrière le calendrier pas évident qui attendait Chambéry pour ce début de saison (Montpellier, Saint-Raphaël, Dunkerque). « L'année dernière on avait bien battu Saint-Raphaël et Dunkerque chez nous, donc ce n'était pas non plus insurmontable, fait-il remarquer. Contre Montpellier, on s'est loupé. Contre Saint-Raphaël et Dunkerque, même si on perd, il y a eu du mieux. Mais on peut faire encore mieux. » Contre Toulouse ce mercredi, il faudra faire un saut qualitatif, notamment dans la gestion du ballon : « Les pertes de balle, c'est frustrant, parce que moi, en tant que gardien, je sais que les ballons vont me revenir plus vite dans la gueule », en rigole Genty.
Mais le principal message que le gardien de 35 ans a à délivrer porte sur la solidarité collective, un impératif pour s'en sortir. « Il n'y a qu'ensemble qu'on va pouvoir s'en sortir, affirme-t-il. On ne va pas pouvoir arriver individuellement à sortir la tête de l'équipe de l'eau. Quand on a des pertes de balle, il faut resserrer la défense... » L'investissement collectif et l'engagement personnel doivent être portés à leur maximum. « Il faut mettre beaucoup plus d'énergie, ajoute Genty. A un moment donné, il faut qu'on prenne conscience que les matchs amicaux, c'est terminé. Il faut mettre plus de gnaque, d'envie, d'allant... On ne peut pas être à 50 ou 80%, ce n'est pas possible. » Des éléments nécessaires pour chercher des points contre une équipe de Toulouse qui sort de deux défaites, contre Saran et Paris, et qui cherchera à relancer la machine au Phare. Des éléments qui doivent aussi être le fil conducteur de la saison de Chambéry, alors que les Savoyards voient le rythme s'intensifier avec l'arrivée de la Coupe EHF dans leur calendrier, dès ce week-end avec un déplacement en Israël, à Rishon Lezion.
Gros enjeux à Massy et Tremblay
Également à zéro point, Massy et Cesson-Rennes se retrouvent face à face pour un match dont on sent déjà l'enjeu pour le maintien. Un match qui parle à Yann Genty, ancien de Cesson et qui a connu Tarik Hayatoune, le coach massicois, lors de son passage à Billère. « J'ai des amis des deux côtés, donc j'espère que ce sera un bon match pour les deux équipes ! » déclare-t-il, avant de trancher au jeu des pronostics : « Je pense que Cesson devrait l'emporter. » La semaine dernière, après un match incomplet livré face à Nîmes (défaite 23-24), l'ailier cessonnais Sylvain Hochet (photo) disait déjà de ce déplacement que « si on est présents dans le combat pendant 60 minutes et qu'on joue un peu mieux en perdant moins de ballons, même s'il y a des arrêts de gardien en face, on gagnera le match. » Reste à mettre le programme en œuvre face à une équipe de Massy qui sort de deux claques à l'extérieur prises à Paris (33-17) et Aix (33-19), et qui cherchera à se lancer enfin à domicile.
Tremblay est la quatrième équipe sans point. Dans un derby francilien contre Ivry, les Tremblaisiens vont tout faire pour ouvrir leur compteur. La troupe de Benjamin Braux, auteur d'une sortie honorable à Bougnol contre Montpellier la semaine dernière malgré la défaite (28-25), voudra enfin confirmer les bonnes impressions ressenties en préparation. Ivry, qui a gagné son premier match la semaine dernière contre Saran (32-27), est prévenu. L'USI, qui devrait batailler pour le maintien avec entre autres son adversaire du soir, sera toujours privé de son buteur Morten Vium, absent pour encore un bon mois.
Le remake des demies du Trophée des champions
Cette quatrième journée donne également à voir deux grosses affiches, les deux matchs qui seront d'ailleurs télévisés, répliques des demi-finales du Trophée des champions le mois dernier. Le choc entre Nantes et Montpellier sera particulièrement excitant : les deux équipes sont co-leaders du championnat avec six points chacune, et font plutôt bonne figure en parallèle sur la scène européenne. Même affaibli samedi à Saint-Raphaël (Claire, Klein et Nyokas étaient absents), le H a pu l'emporter grâce à un grand Cyril Dumoulin (25-26). Montpellier, battu à Rouen lors du Trophée des champions le mois dernier (31-28), peut néanmoins obtenir sa revanche : c'est la dernière équipe à être allée gagner à la Trocardière, en fin de saison dernière.
Saint-Raphaël essaiera de son côté de réussir l'exploit de faire tomber Paris jeudi soir. Co-leaders de Starligue avec Montpellier et Nantes, les Parisiens ont été secoués samedi dernier du côté de Flensburg. Ils sont néanmoins favoris, surtout au regard de la gifle qu'ils avaient infligé aux Varois au Trophée des champions (35-28). Joël Da Silva a peut-être mieux étudié la question de la gestion du cas Sander Sagosen, qui avait posé énormément de problèmes à Rouen. Saint-Raphaël reste sur un début de saison mitigé, avec une victoire (contre Chambéry), un nul (contre Dunkerque) et une défaite (contre Nantes).
Déplacements périlleux pour Dunkerque et Aix
En embuscade derrière le podium, Dunkerque va essayer de poursuivre sa série de deux victoires du côté de Nîmes. L'USAM, sortie d'un match dominé et remporté à Cesson, est sur un début de saison plutôt encourageant avec 4 points, et compte bien faire du Parnasse le lieu de la première défaite de la saison des coéquipiers de Kornel Nagy (photo). Autre équipe ambitieuse qui voyage cette semaine, Aix devra aussi se méfier du côté de Saran. Le club du Loiret a encaissé sa première défaite la semaine dernière à Ivry, après avoir gagné ses deux premiers matchs sur le fil contre Cesson et Toulouse. Les hommes de Fabien Courtial chercheront à rester invaincus à domicile et à faire déjouer les hommes de Jérôme Fernandez, qui veulent prendre le maximum de points avant d'affronter des adversaires d'un calibre supérieur sur le papier (Chambéry, Nantes, Montpellier).
Le programme de la quatrième journée
Mercredi 4 octobre
Chambéry - Toulouse à 20h Nîmes - Dunkerque à 20h Saran - Aix à 20h Massy - Cesson-Rennes à 20h30 Tremblay - Ivry à 20h30 Nantes - Montpellier à 20h45 (en direct sur beIN Sports 1)Jeudi 5 octobre
Paris-SG - Saint-Raphaël à 20h45 (en direct sur beIN Sports 1)
Mickaël Georgeault