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Comment le Vardar a-t-il réussi son début de saison ?
Après des déboires financiers et extra-sportifs ces dernières saisons, le Vardar Skopje réussit un bon début de saison en Ligue des Champions. Le club champion d’Europe 2017 et 2019 est ainsi, avec Szeged, la seule équipe encore invaincue après 3 matchs. Quels sont les ingrédients de ces débuts réussis ? Le Vardar peut-il enchaîner lors de sa réception de Montpellier pour le compte de la 4e journée de Ligue des Champions ? Eléments de réponse.
Le Vardar Skopje est un club à part dans le paysage européen. Après des années fastueuses avec notamment deux titres européens (2017 et 2019) et une demi-finale en 2018, le club macédonien a réduit la voilure et a fait plus parler de lui ces dernières saisons pour des frasques en dehors des terrains. Après quelques problèmes financiers, c’est le marché des transferts qui a braqué les projecteurs sur le Vardar. Avec la « vraie fausse » arrivée d’Eduardo Gurbindo ou le transfert à la dernière minute des frères Nyokas en provenance du rival Metalurg, le Vardar a connu un mercato agité. Mais sur le terrain, tout roule pour les Rouge et Noir de Skopje. Après un match nul initial à Elverum, le Vardar a successivement dominé Brest et Aalborg à domicile. Alors que se profile la réception de Montpellier ce soir à 20h45, c’est l’occasion de faire une petite analyse de leur jeu.
UNE DÉFENSE CENTRALE SOLIDE ET RUGUEUSE
Si l’on peut se permettre de donner un petit conseil aux Montpelliérains, ce serait sans doute de ne pas s’aventurer outre-mesure dans l’axe de la défense du Vardar. S’ils y trouveront des connaissances avec notamment la paire française Toto-Diallo, les Héraultais risquent surtout de s’y faire broyer. Sur certaines rencontres, comme face à Aalborg, Veselin Vujovic utilise parfois le rusé Timur Dibirov en défenseur avancé. Prudence donc.
Dans leur salle bouillante, les joueurs du Vardar sont très agressifs. Les Montpelliérains devront donc éviter de se laisser intimider et attraper balle en main. La solution ? Peut-être jouer sur les extérieurs ? Il semblerait que le jeu aux ailes soit une dimension qui oppose radicalement les deux équipes. Montpellier est ainsi la 2e équipe qui marque le plus de but à l’aile (14 % de ses 94 buts). Au Vardar, les ailiers sont les moins sollicités : seulement 4 % des buts macédoniens sont inscrits à l’aile, le plus faible total sur ce début de Ligue des Champions.
!function(){"use strict";window.addEventListener("message",(function(e){if(void 0!==e.data["datawrapper-height"]){var t=document.querySelectorAll("iframe");for(var a in e.data["datawrapper-height"])for(var r=0;r<t.length;r++){if(t[r].contentWindow===e.source)t[r].style.height=e.data["datawrapper-height"][a]+"px"}}}))}(); Comment lire le graphique ? Montpellier a inscrit 14 % de ses buts aux ailes. Attention, cela ne signifie pas que 14 % des buts du MHB proviennent des ailiers. Un ailier peut marquer au poste de pivot par exemple ou en contre-attaque. De la même manière, un arrière peut se retrouver à l’aile et y inscrire un but.DES GARDIENS A NE PAS METTRE EN CHALEUR
Sur ses trois premières rencontres de Ligue des Champions, le Vardar a pu compter sur ses gardiens. A Elverum et face à Brest, le jeune Martin Tomovski, rentré au pays après une expérience en Bundesliga, a été très bon. En Norvège, il s’est notamment distingué dans le duel au près avec les tireurs adverses (8/15 à 6 mètres selon l’EHF). Charge donc aux jeunes pivots montpelliérains de ne pas se faire piéger. Face à Aalborg, alors que Tomovski était moins bon, c’est le vétéran Borko Ristovski (39 ans dans quelques jours) qui a pris le relais, plutôt efficacement. L’ancien gardien du Barca et de Créteil a finalement réalisé 9 arrêts à 33 %, dont un joli 3/4 à 7 mètres.
UNE TRIPLETTE FRANCAISE A ETEINDRE
Vous le savez sans doute si vous suivez assidument notre chronique sur les Français de l’étranger, le Vardar possède une colonie française étoffée cette année. Les frères Nyokas, Jérémy Toto et Bakary Diallo ont en effet rejoint Skopje cet été. Leur intégration est stupéfiante. Diallo est utilisé prioritairement en défense par Vujovic. Son activité, à l’image de ce qu’il pouvait faire à Tremblay l’an dernier, est impressionnante. Les trois autres sont devenus les fers de lance de l’attaque macédonienne. Le trio composé des frères Nyokas et de Jérémy Toto a ainsi inscrit presque la moitié (45 %) des buts du Vardar en Ligue des Champions ! Dangereux de loin, Olivier et Kevynn parviennent également à servir leur compatriote en pivot.
Il est d’ailleurs légitime de s’arrêter sur les performances de l’ancien Raphaëlois qui a réalisé trois grosses parties en défense, comme en attaque. Toto s’est très bien intégré au sein d’un collectif dont il est la pierre angulaire en défense et une solution prisée en attaque. L’intensité de ses combats, avec Vladimir Vranjes par exemple contre Brest, est vraiment de très haute facture. Saura-t-il enchaîner ? On l’espère pour lui, mais pas pour Montpellier !
DE L’EXPERIENCE ET DE LA RUSE
Cette équipe du Vardar présente quelques visages jeunes : Tomovski dans les buts, Czuwara à l’aile gauche, le longiligne Taleski sur la base arrière. Mais les fondations du collectif de Skopje reposent sur une expérience impressionnante : Ristovski (39 ans), l’éternel Dibirov (38 ans), Olivier Nyokas (35 ans), Kevynn Nyokas (35 ans), Stojanče Stoilov (34 ans), l’ancien Ivryen et Dunkerquois Yoel Cuni Morales (34 ans), l’ancien Toulousain Goce Georgievski (34 ans). Ces « anciens » peuvent presque former un sept type, solide et équilibré. Et quand les cris résonnent dans la salle bouillante du Vardar, les hommes de Vujovic ne sont pas impressionnés. A Montpellier et sa jeunesse de ne pas l’être non plus ce soir.
LE PROGRAMME
Mercredi 13 octobre 20h45 : HC Vardar 1961 – Montpellier HB (Eurosport Player)
Jeudi 14 octobre 20h45 : Paris Saint-Germain HB – HC Motor (UKR) (Eurosport Player et Eurosport 2)
Tristan Paloc