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Barcelone ne veut pas vendre la peau de l’ours Aalborg avant de jouer la finale
La finale de la Ligue des champions qui opposera ce dimanche Aalborg au FC Barcelone apparaît avant le match promise aux Blaugranas. Même si les Danois ont appris, cette saison, à déjouer les pronostics.
Le handball est un sport qui se joue à sept, et à la fin, on retrouve toujours Barcelone en finale ? C’est la quatrième fois sur les cinq dernières éditions que le club catalan se retrouve en finale de la plus importante compétition d’Europe. Cette année, les Blaugranas défieront Aalborg, tombeur du tenant du titre Magdebourg (28-26), qui ne réussira donc pas un back to back que seul avait réalisé… Barcelone, en 2021 et 2022. « Ici, à Cologne, il faut réaliser la meilleure performance sur deux jours, et même la meilleure performance de la saison, et nous n’avons pas réussi à le faire, et c’est ce qui fait mal », regrettait Bennet Wiegert, le coach de Magdebourg, en conférence de presse. Il a pointé « les petites choses » sur lesquelles s’est jouée la rencontre : « nous avons eu du mal à trouver de bonnes solutions en attaque face à la défense agressive d’Aalborg, mais peut-être que la différence s’est fait sur les arrêts ». Notons au passage que, interrogé sur les décisions arbitrales de Mmes Bonaventura, l’entraîneur allemand a expliqué avoir regretté certaines décisions, mais il a tenu à saluer « le haut niveau » des arbitres françaises, qui lâcheront le sifflet en fin de saison.
Les deux équipes ont marqué les esprits en demi
Aalborg a réalisé une performance extrêmement solide contre le SCM, et est parvenu à remporter la décision en toute fin de rencontre, alors que les champions d’Allemagne tendaient à s’entêter dans des solutions individuelles des joueurs de sa base arrière. « La chose la plus importante contre Magdebourg est la défense, et j’ai trouvé qu’on a été très bons dans ce domaine, jugeait l’ailier Sebastian Barthold en zone mixte. Notre défense 5-1 nous a beaucoup aidé. Nous devions tuer leur rythme, et nous avons réussi tactiquement un très bon match. »
Il faudra maintenant aux Danois de réussir une performance similaire face au Barça, qui a tellement écrasé la deuxième demi-finale contre Kiel (30-18) que Carlos Ortega a pu faire souffler ses cadres en fin de rencontre. Son équipe a montré beaucoup de maîtrise dans le jeu, soutenu par une performance impressionnante de son gardien Emil Nielsen (15 arrêts sur 32 tirs, dont 3 penaltys), qui a mis ses coéquipiers dans les meilleures dispositions pour remporter facilement ce match. En zone mixte, les Barcelonais ont mis en garde contre tout excès de confiance. « Ce n’est pas le style de notre équipe », lâchait Timothey N’Guessan.
Barcelone large favori ?
Car les bookmakers sont formels : la cote de Barcelone est basse pour cette finale dont ils sont les grands favoris. Le souvenir de 2021, où la finale avait déjà opposé Aalborg et Barcelone, est encore frais : ce jour-là, le Barça l’avait emporté de treize buts, un record en Final Four de Ligue des champions masculine (36-23). Les effectifs ont beaucoup bougé depuis, cependant. Mais la performance barcelonaise de ce samedi, et la constance de cette équipe ont de quoi faire penser à un duel joué d’avance.
"La qualification d’Aalborg n'est pas une surprise pour moi, cette saison en Ligue des Champions c’est une des équipes les plus régulières. Ils ont remporté de gros matchs notamment contre Veszprem, c’est vraiment une grosse équipe.” Timothey N'Guessan
Il ne faudrait cependant pas enterrer Aalborg trop vite. Deuxième de son groupe, le champion du Danemark a éliminé Veszprém en quarts de finale, ce qui avait déjà été vu comme une surprise. La victoire contre le tenant du titre Magdebourg hier a aussi déjoué les pronostics. La présence d’Aalborg en finale, « on m’a dit que c’était une surprise », disait N’Guessan en zone mixte, avant de rappeler la solidité de cette équipe, qui dispose d’ailiers rapides et efficaces, d’une base arrière également très solide avec le jeune Thomas Arnoldsen qui n’a pas froid aux yeux pour son premier Final Four, ainsi que valeurs sûres comme Mads Hoxer, Aleks Vlah, et bien sûr Mikkel Hansen. La légende danoise jouera son dernier match en club, et possiblement le dernier de sa carrière, ce dimanche. Hier contre Magdebourg, il a montré qu’il était encore largement au niveau, trouvant des solutions de passes ou de tirs à des moments importants.
« On sait que c’est une très grosse équipe qui joue très bien au handball avec de très bons gardiens aussi », ajoutait Melvyn Richardson, qui permet de souligner que derrière Niklas Landin, le Suédois Fabian Norsten a livré un très bon match lui aussi hier. Pas d’excès de confiance donc contre une équipe que le Barça n’a pas affronté cette saison. « On a vu des matchs, mais c’est un peu nouveau, reconnaissait N’Guessan. Il y aura pas mal de vidéo demain [ce matin], on va pas mal parler et on voir comment on joue ça. » Melvyn Richardson rappelait, pour sa part, que « c’est la magie de la Ligue des champions et des Final Four, tout peut arriver, donc à nous de rester concentrés et ne pas avoir un excès de confiance ».
D’autant que le club danois a un autre atout : ses supporters, venus nombreux, et qui ont été d’un soutien sans faille lors de la demi-finale contre Magdebourg, également très soutenu. « Il y avait 20000 spectateurs dans les tribunes, mais on avait l’impression qu’il y avait 19500 spectateurs qui nous supportaient », saluait Sebastian Barthold, dont le dernier but a fait lever ses fans et leurs verres de bière, arrosant leurs voisins – la tribune de presse – au passage. Y aura-t-il une même ambiance ce dimanche ? « Il le faut ! », souriait Barthold. Les Barcelonais ont plutôt intérêt à prendre tous ces éléments au sérieux s’ils veulent s’offrir une onzième Ligue des champions.
Mickaël Georgeault avec Aurélien Fort, à Cologne