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B. Bonnefond : « Toujours l’envie d’évoluer au plus haut niveau »

, par Balic

Après 9 saisons à Montpellier puis 2 à Aix-en-Provence, Baptiste Bonnefond a choisi de poursuivre sa carrière en Biélorussie, à Brest. Son club du Meshkov Brest se déplace ce mercredi à Montpellier pour le compte de la 5e journée de Ligue des Champions. L’occasion pour nous d’en savoir plus sur la situation de l’ancienne pépite du MHB.

Nul doute que, comme on aime à le dire, Baptiste Bonnefond avait « coché cette date dans son calendrier ». Débarqué en Biélorussie cet été, l’arrière gauche international (6 sélections) a la chance de revenir sur des terres bien connues pour lui. Avant de retrouver son club formateur pour la 5e journée de Ligue des Champions, Baptiste nous en a dit un peu plus de son quotidien dans son nouveau pays, de ses ambitions et de ses souvenirs.

BREST : « Très enrichissant comme expérience de vie et de jeu »

L’annonce de son départ a surement surpris quelques personnes au printemps dernier. Cadre de Thierry Anti à Aix, Bonnefond choisit de prendre le large vers une destination plutôt « exotique » : la Biélorussie et le Meshkov Brest. « Le club d’Aix avait des problèmes financiers et on nous a donc fait comprendre que l’on pouvait éventuellement chercher des portes de sortie. J’ai eu alors quelques contacts avec des clubs européens dont Brest. Clairement, ils m’ont montré qu’ils me voulaient et ils étaient ambitieux, ça m’a convaincu. J’avais envie de rejouer la Champions League et de me confronter à nouveau au plus haut niveau européen. C’est quand même le top 8 européen, ça ne se refuse pas ! »

Après une bonne saison au PAUC, malheureusement finie trop tôt à cause d’une blessure, le Lyonnais d’origine quitte donc la France pour rejoindre la Biélorussie. Il arrive dans une ville de 350 000 habitants située à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne. Pour les férus d’histoire (je vous sais nombreux sur notre site), la ville se nommait autrefois Brest-Litovsk et fut le lieu de signature d’un traité de paix lors de la Première Guerre Mondiale entre les Allemands et les Russes (le 3 mars 1918). Mais revenons à Baptiste Bonnefond qui arrive donc à Brest, dans un effectif assez cosmopolite finalement : « Même s’il y a une majorité de joueurs biélorusses, ils sont plutôt jeunes. Après on retrouve pas mal de joueurs des Balkans et un nouvel entraîneur espagnol. Ça m’a d’ailleurs bien aidé pour mon acclimatation car on parle en Anglais dans l’équipe. Pour autant, je suis en train d’apprendre le Russe pour m’acclimater au mieux dans le pays. Les gens aiment bien quand on parle leur langue. »

Vladimir Vranjes (HC Meshkov Brest)

Baptiste, qui fait partie des deux seules recrues de l’été (avec Kasparek en provenance de Szeged) a été très bien accueilli par ses nouveaux coéquipiers : « Les mecs m’ont invité chez eux et m’ont donné pas mal de conseils pour le hand et la vie de tous les jours aussi. Franchement, ils m’ont vraiment bien accueilli. Mais après, on sait tous que la vraie intégration, elle se fait sur le terrain. »

Hors des terrains, l’ancien Montpelliérain a du temps pour sympathiser avec ses coéquipiers, durant les longs déplacements en Ligue des Champions, par exemple. Frappée par des sanctions européennes, les voyages depuis la Biélorussie sont plus compliqués pour le club du Meshkov qui doit transiter par différents pays avant de pouvoir rejoindre les pays de l’Union Européenne. Le championnat domestique est d’un niveau plus faible, avec Minsk pour seul concurrent de poids au Meshkov. Les Biélorusses participeront également à la Ligue SEHA en entrant directement en quarts de finale.

« On est sur la bonne voie »

Le début de saison en Ligue des Champions a été compliqué pour les Biélorusses qui ont perdu 4 fois en 4 rencontres. Pour autant, Baptiste Bonnefond se veut rassurant : « Il faut forcément une période d’adaptation, avec un nouvel entraîneur. On a aussi eu la malchance d’avoir quelques joueurs cadres blessés, comme notre gardien Ivan Pesic. On travaille bien avec le nouveau coach, on est sur la bonne voie, comme le montre notre dernier match à Aalborg. »

Effectivement, face au finaliste de la dernière Ligue des Champions, le Meshkov a frôlé l’exploit. Dans le sillage d’un très bon Bonnefond (8/10), Brest a échoué à un petit but des Danois (34-33). « On a vraiment fait une grosse prestation là-bas, face à un gros prétendant au titre. On avait l’équipe quasi au complet et on a pu voir toute la qualité dans le groupe ».

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A ce sujet, Baptiste ne tarit pas d’éloges sur ses nouveaux coéquipiers. « On a vraiment plein de joueurs de classe mondiale. Je pense par exemple à Stas Skube, qui a déjà gagné la Ligue des Champions (avec la Vardar) et qui est un véritable métronome en attaque. C’est un vrai plaisir de jouer avec lui. A l’aile droite, Mikita Vailupau fait partie des meilleurs buteurs en Ligue des Champions depuis plusieurs saisons (il n’a que 26 ans). On a Ivan Pesic dans les buts, qui va signer à Nantes, et qui est un super gardien, très imposant. En pivot, Vladimir Vranjes est ultra solide (2m pour 112 kilos). Il a beaucoup d’expérience, c’est vraiment un mec sur qui tu peux compter. Il y a aussi, l’autre demi-centre Jaka Malus, qui est slovène, qui est vraiment bourré de talent ou encore Andrei Yurynok un ailier gauche très costaud qui peut défendre en 2. »

Stas Skube (HC Meshkov Brest)

« UN STYLE À L’ESPAGNOL »

Après Raul Alonso, les dirigeants de Brest ont fait à nouveau confiance à un entraîneur espagnol : Daniel Gordo. L’ancien entraîneur du Balonmano Nava en Espagne (qu’il a fait monter en Liga Asobal), de l'Ademar Leon ou encore de la sélection du Brésil, a tout juste 40 ans mais déjà de nombreuses références. « C’est un jeune entraîneur, mais il connaît très bien le handball. Il est très ouvert, très sympa avec le groupe. En fait il fait partie de l’équipe à part entière. Il a un style à l’Espagnol. Globalement, on est moins dans le combat frontal et direct que dans le style français. C’est intéressant et enrichissant, j’apprécie ce changement ».

« PATRICE M’A APPORTÉ BEAUCOUP DE CHOSES »

Au moment de revenir sur des terres qui l’ont vu grandir, Bonnefond se souvient : « Je suis arrivé à Montpellier à 17 ans. J’ai vécu tellement de moments ici et finalement tout au long de mes 9 années là-bas. Ça a commencé en 2011 avec le titre de champion de France moins de 18 ans avec une super équipe (génération 1993-94) emmenée par Jérôme Diaz. Ensuite, chaque titre a été un grand moment, surtout les coupes nationales qui venaient valider notre travail et récompenser nos efforts. Forcément, l’apogée de mon passage restera la Champions League de 2018, où nous avions réalisé un parcours incroyable qui restera dans l’histoire et ça c’est extraordinaire, c’est quelque chose d’inoubliable. »

Baptiste Bonnefond et Ludovic Fabregas savourent. Les deux produits de la formation montpelliéraine viennent de remporter la Ligue des Champions 2018.

Parmi les duels à venir ce mercredi soir, celui entre les deux entraîneurs est assez intéressant : Canayer l’hyper-expérimenté face au jeune Gordo. « Patrice m’a apporté beaucoup de choses. C’est un monstre de travail, je crois que personne ne travaille comme lui. Il m’a appris énormément car je l’ai connu très jeune, à 17 ans. Dans la rigueur, dans la précision, la charge de travail, il y a un style Canayer, une patte. Il façonne les jeunes joueurs. Je sais ce que je lui dois mais je suis aussi heureux de découvrir de nouvelles choses comme avec Dani Gordo ou Thierry Anti l’an dernier. »

La rencontre à venir vaudra déjà son pesant d’or entre deux concurrents directs pour la qualification en huitième de finale. « Nous avons besoin d’une victoire pour valider notre travail. Concernant Montpellier cette saison ils sont assez déroutants. Ils oscillent entre les prestations d’exception et le moins bon avec des défaites surprenantes. Je dirai qu’ils jouent pour le moment avec deux visages mais cela concerne surtout le championnat. Car en Ligue des Champions (ce qui est paradoxal) jusque-là ils font un bon début. Les clefs du match seront comme toujours notre capacité à répondre justement aux problèmes tactiques proposés. Il faudra répondre également au rythme qui sera donné par le match. Et comme souvent les performances derrière des gardiens de but seront une des clefs. »

Baptiste Bonnefond célébré pour son départ du MHB en 2019.

"L'OBJECTIF DE SÉLECTION NE M'A JAMAIS QUITTÉ"

Bonnefond retrouvera donc l'Arena et les Blue Fox dont il était l'un des "chouchous". Cependant, ne comptez pas sur l'ancien de la maison montpelliéraine pour tomber dans le sentimentalisme. Il en profitera pour saluer bien des connaissances mais essaiera sans doute de performer sur le sol français, pour, pourquoi pas, revenir dans les petits papiers des sélectionneurs de l'équipe de France ? "J’ai toujours eu dans mon esprit l’envie d’évoluer au plus haut niveau. Il n’y a donc évidement pas de barrières à ce sujet. Je suis toujours motivé par cet objectif de sélection, il ne m’a jamais forcément quitté d’ailleurs". Et quand on évoque l'exemple d'Hugo Descat, exilé en Roumanie avant un retour en fanfare, ou celui de Rémi Desbonnet, pour qui rien n'a été facile et qui commence à pointer le bout du nez en sélection, Bonnefond en profite pour saluer le travail de ses anciens camarades de la génération 92-93, qui pourraient l'inspirer : "ils sont la preuve vivante que tout n’est pas forcément figé. Avec travail et abnégation on peut toujours parvenir à ses rêves ou objectifs. Ils représentent bien ça et aujourd’hui font certainement l’unanimité dans leurs performances respectives."

De beaux projets attendent donc Baptiste Bonnefond au sein du Meshkov Brest qui doit redresser la barre dans ce groupe A. Espérons pour les Montpelliérains que ce ne soit pas à l'Arena, dans une salle où le Lyonnais a aimé briller.

Tristan Paloc

 

LE PROGRAMME DE LA SEMAINE :

Montpellier HB - Meshkov Brest | Mercredi 20 octobre, 20h45 (Eurosport Player) FC Barcelone - Paris Saint-Germain HB | Jeudi 21 octobre, 20h45 (Eurosport 2, Eurosport Player)    

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