CDL - 1/2
Cazal : "Un sentiment de honte"
Après les deux demi-finales, les coaches des quatre équipes ont livré leurs impressions sur leur match. La plus grosse déception reste du côté de Dunkerque et Patrick Cazal qui ont été distancés très tôt dans leur match face à Nantes.
Joël Da Silva: Je tiens à féliciter Paris pour ce match et leur qualification en Ligue des Champions. J'avais demandé aux joueurs d'être vigilants sur les dix premières minutes parce que ce sont des équipes qui ont l'habitude de mettre la pression d'entrée de jeu. On prend un 3-0 sur une situation où on est un de plus, on prend 18 buts en première mi-temps. On a vraiment été dominés et on n'a pas maîtrisé le rythme du match. En deuxième mi-temps j'ai demandé aux joueurs de se libérer et c'était peut-être un scénario qui était favorable pour nous. On avait imaginé que le 7 contre 6 pouvait nous apporter quelque chose. On a tenté un coup en défense qui a été accepté par les joueurs et ils y ont mis beaucoup de lucidité et d'énergie. C'est à ce moment que Paris a commencé à douter un petit peu. C'est dommage. J'aurais aimé que ça se joue autrement, la zone sifflée en fin de match n'y est pas. Il faut se servir de ce match-là pour ce qui nous attend après avec le retour à Melsungen dans un contexte européen et qu'on se serve de cette compétition pour un éventuel Final Four de Coupe EHF.
Noka Serdarusic: On a gagné d'un but avec beaucoup de chance. Quand on voit la physionomie du match au bout de 20 minutes, on n'aurait pas pensé que ça se termine de cette manière. On a eu sept buts d'avance en deuxième mi-temps. Je rejoins ce que Joël a dit, le fait de jouer avec sept joueurs nous a posé un problème. Je ne comprends pas trop pourquoi on a subi une telle remontée. C'était une mauvaise passe pour nous mais on a su faire ce qu'il fallait. Je ne me réjouis pas aujourd'hui, Paris n'a jamais gagné cette coupe, demain ça nous offre une première chance de la gagner.
Patrick Cazal: Ce soir c'est un sentiment beaucoup plus fort que de la déception, c'est un sentiment de honte tout simplement. C'est un peu à l'image de notre saison. On est capable de faire de bonnes choses par moment et de tout lâcher par la suite comme on l'a fait tout au long d'une saison qui est compliquée. Face à une équipe qui joue bien depuis le début de la saison, il fallait savoir quel était leur projet de jeu, être concentrés pour tenter de leur poser des problèmes. Malheureusement on a fonctionné en égoïstes et pas en équipe. A l'arrivée la fessée fait mal et elle est logique. Félicitations à Nantes, on ne s'est pas battus, on a été dominés dans tous les secteurs de jeu, physiquement et mentalement.
Thierry Anti: C'était important de se replacer par rapport à ce qu'on a produit depuis le début de l'année. On a vécu une période où on n n'a pas perdu de match, c'est extrêmement troublant d'ailleurs, c'est très agréable mais troublant. Après on prend deux défaites en quatre jours. Donc je crois qu'on a bien préparé ce match. On joue Dunkerque qui avait montré un autre visage sur les derniers matchs que ce qu'ils avaient montré depuis le début de l'année. On était très concentrés et très appliqués. J'avais aussi l'interrogation de voir comment l'équipe allait se replacer mentalement et dans notre jeu. Ca s'est mieux passé que ce que je pensais. L'essentiel c'est qu'on ait gagné. L'important pour nous était de gagner après les deux défaites qu'on a eu. On n'a pas à rougir de ces défaites mais il fallait se remettre à l'endroit dans les têtes. Ces derniers temps j'avais du mal à faire des rotations et ce soir le banc a vraiment apporté. C'est une victoire d'équipe, à chaque fois que les joueurs sont rentrés ils ont apporté quelque chose. C'est un plaisir de retrouver toute l'équipe concentrée.
Propos recueillis par Maxime Cohen