Un bon nul pour Nantes à Issy-Paris

Auteures d’une belle série de cinq victoires d’affilée, les Parisiennes avaient la possibilité d’enchaîner et de préparer de la meilleure des manières leur entrée en Coupe des Coupes (dimanche à Buxtehude) en recevant des Nantaises revanchardes, marquées par leur mauvaise performance à domicile face à Besançon (21-26). La partie a donné lieu à un véritable chassé-croisé entre  les deux équipes, incapables de se départager dans une fin de match haletante (26-26).

"On était venues ici avec une équipe amoindrie mais qui a tenu le cap. Il fallait y aller avec les tripes, car on n’avait pas toutes nos armes handballistiques pour lutter ce soir." A l’instar de leur capitaine Solène de la Bretèche, les Nantaises ont su combler de nombreuses absences (Lovric, Schop et Coatanea notamment) par un surplus d’engagement, qui aura mis en difficulté tout au long du match des Lionnes laborieuses.

IPH, revanchard après la défaite lors de la phase aller, débute pourtant parfaitement la rencontre : solide en défense, les montées de balles sont exploitées à merveille par Pernille Wibe (6 buts), permettant à son équipe de passer en tête (4-2, 7’). Toutefois, leurs nombreuses approximations techniques profitent au NLA, qui ne se laisse pas distancer. Enfin entrée dans le match, la défense ligérienne en 0-6 désorganise considérablement le jeu adverse. Seule leurs maladresses en attaque placée les empêche de prendre le contrôle de la partie, Doungou Camara profitant d’un nouveau ballon cafouillé pour offrir deux buts d’avance à son équipe (9-7, 19’). C’est le moment choisi par Jan Basny pour recadrer son groupe. Après son temps-mort, le NLA pose son jeu et parvient à enclencher de jolis mouvements offensifs. Solène de la Bretèche (7 buts) et la jeune Laurine Chesneau (4 buts), très efficaces, terminent le travail sur leurs ailes respectives et passent un 3-0 à des Parisiennes sonnées (9-10, 23’). Les deux équipes sont au coude à coude et Coralie Lassource, pas en reste sur ce match (4 buts), s’arrache dans les toutes dernières secondes après un ballon volé pour permettre à ses partenaires de virer en tête à la pause (13-12, MT).

Un money-time irrespirable

IPH commence la seconde période comme la première, tambour battant. Stine Oftedal, peu en vue jusqu’alors, ouvre son compteur. La réussite fuyant les Nantaises, comme sur cette frappe de Beatriz Escribiano qui s’écrase sur le poteau, les Parisiennes, autour de Karolina Zalewski impeccable (6 buts), passent un 3-0 à leur adversaire (16-13, 33’). Cependant, Barbara Ranikova n’abdique pas : ses parades (13 arrêts) mettent les tireuses adverses en échec et facilitent le retour de ses partenaires au score (16-16, 36’) même si Armelle Attingré ne se laisse toutefois pas voler la vedette (14 arrêts). Sur un nouvel arrêt, une contre-attaque de Coralie Lassource remet les Lionnes sur la bonne voie (21-19, 47’). Toutefois, dans un remake du premier acte, les Nantaises s’appuient sur le talent de ses ailières pour prendre l’avantage sur un nouveau but de Solène de la Bretèche à cinq minutes de la fin (22-23, 55’). Marija Jovanovic, qui avait reçu un choc quelques minutes plus tôt, revient sur le terrain pour remettre de l’ordre dans la maison parisienne et amener ses qualités sur les tirs de loin. Les deux dernières minutes sont folles : Jovanovic, qui restait sur plusieurs échecs, égalise. Beatriz Escribiano, décisive dans le money-time, provoque un jet de 7m réussi par Jovana Stoiljkovic, mais aussi la sortie de Doungou Camara. L’IPH, à 5 contre 6 à vingt-cinq secondes de la fin, est mal embarqué. C’était sans compter sur la rage de Jovanovic, une nouvelle fois, qui au bout du temps réglementaire, égalise d’une frappe magistrale à 10 mètres.

Héroïque lors de cette fin de match, l'internationale monténégrine ne se satisfaisait pourtant pas ce partage des points : "Au premier abord, on pourrait être contente de ne pas avoir perdu, mais dans l’ensemble notre performance est vraiment décevante. Nous n’avons pas joué à notre niveau ce soir, nous avons pris trop de buts et c’est vraiment dommage. Nantes reste une grosse équipe, mais comme à l’aller contre elles, on n'a pas réussi à faire un match plein." Un constat partagé par Pablo Morel : "On fait une bonne entame avec du rythme et de l’envie, mais après l’envie ne suffit plus. On a tendance à jouer chacun de notre côté et on vendange trop de ballons. Bravo aux jeunes Nantaises qui ont réalisé un très gros match, tout comme Ranikova qui nous a aussi mis en difficulté. C’est vrai qu’on aurait pu perdre, mais le nul est une mauvaise opération. On s’était dit cette semaine que ce match était une étape vers la coupe d’Europe, mais on n’a pas été assez discipliné pour l’emporter ce soir."

Jan Basny était lui aussi partagé à l’issue de la rencontre, après être passé très prêt de faire tomber l’invincibilité des Parisiennes à domicile : "Avec beaucoup d’absentes et après le non-match face à Besançon, on peut voir ce nul comme un bon résultat. Mais sur la dernière possession, c’est dur de prendre ce but. Les joueuses n’ont pas le droit de la laisser aller au tir. Après, on a bien respecté et réalisé le plan de jeu. Mais c’est dommage, on peut avoir des regrets. On a perdu beaucoup cette semaine, notamment les deux points contre Mios, alors que Nice et Besançon avait perdus là-bas. On perd des points sur des adversaires directs."

ISSY PARIS HAND :  Gardiennes - Attingré (14 arrêts / 36 tirs), Garba (1/5). Joueuses : Lassource (4 buts / 6 tirs), S.Oftedal (1/5), Sercien-Ugolin, Camara (1/1), Zalewski (6/8), H.Oftedal (3/5), Niakaté (0/3), Wibe (6/7), Bossavy, Jovanovic (5/13).

NANTES LA : Gardiennes - Obein (0/2), Ranikova (13/35), Callavé (1/3). Joueuses : Marchal (0/1), Prudhomme (3/10), Godel (2/3), De La Breteche (7/9), Stoiljkovic (3/4), Chesneau (4/4), Ligniere, Soulard (1/3), Escribano (3/6), Boisorieux (1/4), Lawson (2/4).

Alexandre Tange