Györ décroche le premier trophée de l'Europ'a Cup

La première édition de l’Europa Cup, organisée ce week-end à Strasbourg, a offert un plateau de rêve au Rhénus. Quatre équipes de renom s’y sont affrontées : Győri Audi ETO KC, championne d’Europe en titre, Metz Handball, meilleure équipe française, Podravka Vegeta, habituée des campagnes européennes, et le Strasbourg Achenheim Truchtersheim, pensionnaire de Ligue Butagaz Énergie. En quatre rencontres, le public alsacien a pu découvrir un spectacle digne des plus grandes compétitions européennes, avec en point d’orgue une finale d’un niveau comparable à celui d’un Final Four de Ligue des champions.

Strasbourg apprend face au géant hongrois

Le tournoi s’est ouvert par un choc déséquilibré entre Strasbourg et Györ. Privées de Dalila Abdesselam, les Alsaciennes ont souffert face à l’armada hongroise. L’écart s’est rapidement creusé, la puissance de la base arrière adverse et la rigueur défensive de Györ ne laissant aucune chance au SATH, battu 38 à 23. Pour Anthony Favier et ses joueuses, ce match représentait surtout une occasion d’apprentissage. Malgré la défaite, certaines séquences ont montré qu’avec leur effectif rajeuni et leurs recrues estivales, Strasbourg pourra se montrer plus compétitif dans son championnat.

Les Messines monte en puissance contre Podravka

Les Messines avaient rendez-vous avec les Croates de Podravka pour leur entrée dans l’Europa Cup. Un match qui permettait enfin de voir à l’œuvre le collectif de Metz dans sa nouvelle organisation après le stage au Danemark. Emmanuel Mayonnade avait annoncé ses ambitions : viser la finale et remporter ses deux matchs, quitte à limiter la rotation. Pour cette rencontre, le coach messin avait décidé d’aligner un sept de départ déjà très compétitif : Wajoka sur l’aile gauche, Axnér en arrière gauche, Grandveau en demi-centre, Albek en arrière droite, Granier à l’aile droite, Bouktit au pivot et Bundsen dans les cages. Une petite surprise figurait sur la feuille : la meneuse hongroise Petra Vamos, annoncée dans le groupe, est finalement restée sur le banc, strap à la cuisse, ce qui a obligé Mayonnade à repositionner Grandveau sur son poste de formation.

La première période fut plus accrochée que prévu. Metz trouva des solutions mais se heurta à une gardienne croate, Besen, en grande forme. Les Croates, qui utilisèrent peu de rotations, restèrent très compétitives en début de match. Malgré tout, la dynamique lorraine s’est mise en place, portée par une base arrière qui a montré sa variété. Albek, gauchère complète, a montré ses capacités de loin et ses prises d’intervalle. Borg, plus timide dans ses tentatives au tir, parfois trop généreuse, s’est tout de même illustrée par ses qualités de passeuse. On a également pu voir Xenia Smith assurer les rotations défensives et parfois occuper le poste d’arrière gauche, dans un rôle à la Pineau. En seconde période, la fatigue croate s’est fait sentir. Metz a alors pris son envol, en montant davantage les ballons et en ouvrant le jeu. Les rotations ont fonctionné : Catherine Gabriel a remplacé Bundsen pour les vingt dernières minutes, tandis que Laura Godard et Blandine Gros ont aussi eu quelques minutes. Sur le terrain, Granier a régalé par son efficacité sur l’aile. Les Messines s'imposent logiquement après une deuxième période solide et file en finale (35-21).

Strasbourg s’offre Podravka au bout du suspense

Dans l’autre rencontre, Strasbourg retrouvait Podravka et cette fois, l’opposition était plus équilibrée. Malgré un retard de quatre buts à la pause, les Alsaciennes n’ont jamais renoncé (12-16). Poussées par le public, elles ont grignoté leur retard au fil des minutes. Dans le money time, Emma Tucella a inscrit le but de l’égalisation et Lilou Begon permet à son équipe de reprendre l’avantage. Elles s’imposent finalement 28 à 27. Cette performance prouve que le SATH a le potentiel pour bousculer certaines équipes dans la course à l’Europe et nourrit l’ambition d’aller chercher une place plus relevée en LBE cette saison.

Une finale de haut niveau entre Metz et Györ

Le point d’orgue du week-end fut la finale entre Metz et Györ, une rencontre digne d’un Final Four européen. Metz devait composer sans Petra Vamos, toujours préservée, et sans Sarah Bouktit laissée au repos. Côté Györ, Estelle Nze Minko manquait également à l’appel, tandis que quatre anciennes Messines, Sacko, Szemerey, De Paula et Jørgensen, retrouvaient leur ancien club.

Le début de match fut difficile pour Metz qui peina à inscrire son premier but. Heureusement, Ngombele sonna la révolte avec un parfait 3 sur 3. Malgré la sortie prématurée de Bruna de Paula, blessée à la cheville, Györ conserva un petit avantage grâce à une Sacko en grande forme dans les cages. Novotna monta en régime au fil des minutes et Metz resta au contact à la pause. Le retour des vestiaires fut plus compliqué. Moins inspirée que la veille, Albek ne parvint pas à peser et Metz multiplia les pertes de balle. Györ en profita pour creuser un écart de six buts, porté par une Housheer intenable. L’arrière néerlandaise, déjà auteure de neuf buts, donna de l’air à son équipe. Mais Metz refusa d’abdiquer. Ngombele continua son récital, Bundsen réalisa plusieurs parades décisives et Borg, précieuse à la passe, permit aux Dragonnes de revenir dans la partie. Dans les dernières minutes, Metz n’était plus qu’à deux longueurs, mais Györ géra parfaitement la fin de rencontre et s’imposa 30 à 28.

Si le trophée revient à Györ, Metz sort renforcé de cette Europa Cup. Avec davantage de régularité et un effectif complet, Metz pourra nourrir l’ambition de viser de nouveau très haut en Ligue des champions.