LdC (M) - J8
Paris dans l'enfer du nord
Les deux clubs français engagés en Champions League ce mercredi affronteront des équipes allemandes. Pendant que Montpellier accueillera Rhein-Neckar Löwen, Paris se déplacera à Flensburg, dans une salle qui ne lui a pas toujours réussi.
Après avoir joué avec le feu samedi dernier à domicile en n'assurant son succès face à Flensburg qu'à dix secondes du gong, Paris va devoir remettre ça dans la lessiveuse qu'est la Flens-Arena. Un déplacement qui ne lui a réussi "qu'à moitié" ces dernières saisons. Pour le premier match européen sous l'air Serdarusic, les Parisiens avaient bu le bouillon en 2015 (32-39) avant de s'incliner de nouveau à la même époque la saison passée (29-33). De ce pèlerinage à la frontière germano-danoise, une seule fois Paris a ramené les deux points, en 2016, et il avait fallu un kung-fu de l'extrême de Nédim Rémili pour le faire. Autant dire que si Flensburg a joué crânement sa chance à Coubertin, les Allemands ne vont pas souffrir de plus de complexes dans leur antre. "On sait à quoi s’attendre, un duel acharné, un accueil très très chaud, leur public va être dur avec nous" prévient Rémili. Si Paris montre autant d'investissement et d'intensité que lors des trois premiers quarts de la première manche, le bateau risque de sérieusement tanguer. Car à Flensburg, on ne s'impose que si on pose ses tripes sur le parquet.
A Flensburg, le ballon va à la vitesse de l'éclair
Alors certes, ce n'est pas Veszprem, Kielce ou Skopje, avec leurs publics chauds bouillants qui font que le moindre mot pour votre coéquipier doit être hurlé pour être compris. Mais, à domicile, Flensburg joue à une vitesse folle, poussée par une salle qui s'enthousiasme à la moindre contre-attaque. "Chez eux, ils jouent encore plus le jeu rapide qu'on a pu le voir à Paris, leurs supporters les fait encore plus s'enflammer. Pour l'emporter, il va falloir faire un très gros match" décrypte Thierry Omeyer, en fin connaisseur puisqu'il y a souvent disputé le derby du nord de l'Allemagne avec Kiel. Certes, depuis le début de la saison, le SG a déjà déposé les armes deux fois, face à Zagreb en coupe d'Europe mais aussi, impuissant, face à la sensation Magdeburg en coupe. Mais lors des soirs de gala, Flensburg sait sortir ses habits d'apparat. D'ailleurs, le petit ailier Marius Steinhauser, absent à l'aller à cause d'une grippe, devrait être rétabli. Pour les autres, c'est moins sûr. Que ce soit le mollet de Gottfridsson ou le dos de Karlsson, tout semble ok, mais leur présence dépendra du choix de Maik Machulla. Le coach allemand va-t-il lancer toutes ses forces dans la bataille face à Paris, ou ne pas risquer le diable avant la réception de Rhein-Neckar dans cinq jours, qui pourrait permettre à son équipe de décrocher encore un peu plus un adversaire dans la course au titre national ? Côté parisien, Rodrigo Corrales, touché à la cheville samedi, devrait rester à la maison. Mais même sans certains guerriers, ce sera bien une plongée dans l'enfer du nord pour Paris.
Pour Montpellier, "la marge de manoeuvre est plus que réduite"
L'Arena fera-t-elle le plein pour la réception des Rhein-Neckar Löwen ? Fera-t-elle la moitié du plein ? Entre les matchs le dimanche soir à 19h et ceux, comme ce soir, à 20h45 un mercredi, les horaires n'ont pas aidé Montpellier a fidéliser son public. Conséquence, Kristianstad sera accueilli à Bougnol la semaine prochaine. En attendant, le MHB a besoin de points, et vite. Il y a tout juste sept jours, la prestation de ses hommes avait particulièrement courroucé Patrice Canayer, le manager héraultais évoquant même une "faute professionnelle". Depuis, la victoire à Ivry a apaisé un petit peu tout le monde. "J’ai lancé certains messages mais je suis loin d’être en colère. Je ne me suis jamais plaint d’un groupe qui ne travaillait pas. Bien au contraire. Ce qui manque aujourd’hui, c’est la constance" disait Canayer hier au point presse. Reste que, sur un plan comptable, le match de demain est capital. Montpellier ne compte qu'un petit point à la fin de la phase aller, et la victoire de Kristianstad face à Veszprem samedi dernier laissent les Héraultais seules lanternes rouges du groupe A. "La marge de manœuvre est plus que réduite. On ne s’en cache pas et on est plutôt lucide. En championnat, on est dans une situation favorable, ce qui n’est pas le cas en Ligue des Champions" continue Canayer. Qui aimerait bien que ses joueurs fassent enfin plaisir à leurs supporters, sevrés de succès européens depuis le début de la saison : "On sait qu'on les déçoit actuellement."
Le programme :
SG Flensburg-Handewitt - Paris Saint-Germain HB à 18h45 (en direct sur beIN Sports 2) Montpellier HB - Rhein-Neckar Löwen à 20h45 (en direct sur beIN Sports 2)
Kevin Domas